Pourquoi le lion est infanticide et le loup monogame

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titlePourquoi le lion est infanticide et le loup monogame
start_date2005/12/06
schedule18h30
onlineno
summaryDarwin, le premier, mit en relation l'adaptation des organismes à leur milieu avec le processus de sélection naturelle. Depuis, la découverte des lois de la génétique a complété la pensée darwinienne pour nous fournir une véritable « logique du vivant ». Nous savons ainsi aujourd'hui que pour que l'information contenue dans son génome perdure au sein des générations futures, tout organisme doit répondre à deux impératifs: survivre et se reproduire. Les implications de cette logique apparaissent sans fin. Appliquée à la reproduction sexuée, elle permet notamment de comprendre comment les caractéristiques du milieu contribuent à déterminer le régime d'appariement des espèces, c'est à dire la manière dont leurs représentants s'organisent d'un point de vue social quand vient le moment de se reproduire. Promiscuité, polygynie, polyandrie et monogamie ne sont pas des caprices de la nature. Ces différents régimes d'appariement répondent à des impératifs écologiques particuliers, voire subtils. Pour bien comprendre leur dynamique, il convient tout d'abord de saisir l'asymétrie fondamentale qui existe entre les sexes. Alors que les individus du sexe mâle produisent à faible coût un nombre conséquent de gamètes mobiles dénués de substances de réserve, les femelles, à l'inverse, fabriquent à grand coût un nombre limité de gros gamètes, riches en réserve mais peu mobiles. Cette différence n'est pas bénigne. Elle explique pourquoi, chez l'immense majorité des espèces, les mâles s'affrontent pour pouvoir féconder le plus grand nombre possible de femelles, alors même que ces dernières se posent le plus souvent en arbitres de cette compétition séculaire. Mais chaque règle souffre de ses exceptions. Si les mâles semblent devoir irrémédiablement tendre vers un naturel polygyne, leurs aspirations sont souvent contrées par les effets averses de l'environnement au point que chez certaines espèces polyandres ce sont les femelles qui entrent en compétition pour s'attirer les faveurs des mâles, tandis que chez d'autres espèces encore une monogamie plus ou moins harmonieuse s'est finalement établie. Mais c'est bien une seule et même logique qui rend les paons et les éléphants de mer polygynes, prédispose les ouistitis et les jacanas à la polyandrie et assure le triomphe de la monogamie chez les loups et les flamants roses. De même qu'elle explique une multitude de comportements qui nous paraissent de prime abord illogiques, à l'instar du comportement infanticide des lions mâles ou de la gestation devenue l'apanage des mâles chez l'hippocampe. Une logique à découvrir à travers un festival coloré d'écailles, de plumes et de poils.
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