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De la typologie prosodique : problèmes et propositions| old_uid | 364 |
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| title | De la typologie prosodique : problèmes et propositions |
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| start_date | 2005/12/13 |
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| schedule | 10h-12h |
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| online | no |
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| summary | Dans cette conférence, je reprends la question traditionnelle : comment peut-on “typologiser” les systèmes prosodiques: tons, stress, accents ? Depuis des décennies, un grand nombre de chercheurs se sont prononcés sur ce sujet, souvent avec beaucoup de conviction et même avec passion. Cependant, la question reste confuse et controversée. Je commence en posant les questions générales suivantes :
(i) Qu’est-ce que c’est que la typologie ? La typologie phonologique ? La typologie prosodique ?
(ii) Que cherche-t-on à “typologiser” ? Quels objets ? A quels niveaux ? Dans quels domaines ?
En ce qui concerne la prosodie typologique au niveau du mot, je mentionne - mais rejette - trois propriétés qui sont souvent supposées :
(i) exhaustivité : tous les systèmes appartiennent à un type
(ii) uniqueness : aucun système ne peut appartenir à deux types
(iii) discreteness : il n’y a pas de chevauchement entre types
Par la suite, je donne des définitions des concepts de “ton” et “stress-accent” (accent dynamique, accent tonique) et discute du problème des systèmes dits “accentuels” ou “pitch accent” (accent musical, accent tonal).
Je propose que la distinction la plus haute dans la typologie des systèmes prosodiques se situe entre le stress-accent et tout le reste. Différant d’autres systèmes dits accentuels, les systèmes à “stress-accent” ont deux propriétés inviolables:
(i) obligatoriness: chaque mot doit avoir au moins une position marquée pour le plus haut degré de proéminence métrique (primary stress)
(ii) syllabicité: cette position est nécessairement une syllabe
La première propriété, traitée comme OblHead (obligatory head) dans la théorie de l’optimalité, est souvent confondue avec la notion praguienne de la “culminativité”, qui n’est pas limitée aux systèmes à stress-accent (ou même à la prosodie):
(iii) culminativité: chaque mot a au plus une position marquée pour le plus haut degré de proéminence métrique
Ces deux propriétés sont cependant logiquement et empiriquement distinctes. Bien que l’utilisation de termes comme “pitch accent”, “tonal accent”, “accent musical” etc. soit souvent basée sur l’aspect obligatoire ou “culminatif” d’un trait prosodique, les systèmes prosodiques témoignent des quatre possibilités combinatoires: (a) “accent” obligatoire et “culminatif” (par ex. en safwa); (b) “accent” obligatoire, mais pas “culminatif” (par ex. en creek); (c) “accent” “culminatif” mais pas obligatoire (par ex. en somali); (d) “accent” ni obligatoire ni “culminatif” (par ex. en seneca).
Les systèmes dits “pitch accent” varient également par rapport à la syllabicité : bien que le “stress-accent” cible la syllabe, d’autres “accents” peuvent cibler ou bien la syllabe ou bien la more. Certains de ces “accents” sont mieux analysés comme des tons privatifs ou bien des diacritiques. Je montre que les systèmes de tons et les systèmes à “stress-accent” constituent deux prototypes différents, mais non indépendants : une langue à tons peut également avoir un “stress-accent”. Il n’y a pourtant pas de proto-type “pitch-accent”. Les langues dites “pitch-accent” peuvent avoir l’aspect syntagmatique des systèmes “stress-accent”, mais peuvent différer de ces derniers par rapport à l’“obligatoriness”, la “culminativité”, la syllabe vs. la more etc. La prédiction est donc qu’il existe des systèmes prosodiques intermédiaires qui ne sont pas forcément bien vus comme des “types”. |
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| responsibles | Coupé |
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