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Neuropsychologie d’un déficit familial de reconnaissance des visages| old_uid | 381 |
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| title | Neuropsychologie d’un déficit familial de reconnaissance des visages |
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| start_date | 2005/12/15 |
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| schedule | 12h |
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| online | no |
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| location_info | salle du conseil |
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| details | Report e la séance du 12/12 |
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| summary | La reconnaissance des visages est une capacité cognitive fondamentale présente très tôt dans le développement. Elle fait l’objet de nombreuses études depuis qu’il a été mis en évidence des déficits sélectifs, regroupés sous le terme de prosopagnosie. Classiquement, on distingue les formes acquises de prosopagnosie suite à des lésions cérébrales des formes développementales ou congénitales. Grüter et son équipe ont découvert qu’environ 2% d’une population de plus de 500 étudiants reportaient avoir des troubles gênants de reconnaissance des visages (Grüter et al., sous presse). Ces auteurs, avec Kennerknecht (2002) pensent que la prosopagnosie “héréditaire” est un trouble monogénique transmis sous un mode autosomal dominant.
Un travail préliminaire effectué dans le cadre du Master de Psychologie a permis d’explorer le développement de la spécialisation hémisphérique dans l’accès lexical en se référant au modèle de représentation neuronale des mots du lexique mental proposé par Pulvermüller (1996, 1999). Chez des adultes, la présentation bilatérale d’un même mot par la technique de tachistoscopie en champ visuel divisé est associée à de meilleures performances en décision lexicale en comparaison avec une présentation unilatérale, ce gain bilatéral n’étant observé que pour des mots du lexique et étant par ailleurs corrélé au temps de transfert interhémisphérique mesuré par la même technique dans une tâche de comparaison de lignes (Faure & Icher, 2001). Ces résultats supportent ainsi l’hypothèse d’une coopération entre les hémisphères dans l’accès lexical. Pour les enfants, l’émergence de ce gain bilatéral ne s’observe qu’après la puberté et serait liée à la maturation du corps calleux.
Dans une même perspective théorique, Mohr et al. (2002) ont montré un avantage de la présentation bilatérale redondante par rapport à une présentation unilatérale pour la reconnaissance de visages familiers. Cet avantage ne s’observe pas pour les visages non familiers et corroborerait ainsi cette théorie d’une coopération interhémisphérique pour le traitement de stimuli familiers pour lesquels on peut supposer qu’il existe une représentation corticale distribuée sur les deux hémisphères.
Afin d’approcher de plus près la dynamique de ce processus et les implications pour les différents modèles de fonctionnement interhémisphérique, il est proposé d’examiner les performances à différents tests comportementaux dans une famille dont de nombreux membres sont affectés d’un déficit spécifique de reconnaissance des visages. Ce déficit est léger mais se révèle gênant dans la vie quotidienne : il apparaît restreint aux personnes non familières qui ne sont rencontrées que quelques fois. Des stratégies compensatoires variées sont mises en œuvre. La nature du déficit cognitif sous-jacent est encore difficile à cerner et sera analysé dans le cadre des modèles de la reconnaissance des visages existants : modèles de Bruce & Young (1986), Haxby et al. (2000), Gelder & Rouw (2001), Gauthier et al. (2003), Calder & Young (2005). Des tests d’évaluation spécifiques des gnosies visuelles seront utilisés.
Outre ce déficit de reconnaissance des visages observé dans la famille en question, il est constaté une comorbidité (non systématique et souvent compensée) avec des problèmes relevant de la dyslexie/dysorthographie, d’une attention labile et également un mode de fonctionnement intellectuel apparenté à la « surdouance ». L’ensemble évoque une spécialisation hémisphérique atypique. Plus précisément, ce pattern cognitif associant perturbation de la reconnaissance des visages et autres difficultés cognitives pourrait être le reflet d’une moindre spécialisation hémisphérique pour le langage dans l’hémisphère gauche et pour la reconnaissance des visages dans l’hémisphère droit. Cette latéralisation fonctionnelle « atypique » du cerveau pourrait induire un plus grand recours à la connectivité calleuse, et nous nous proposons d’éprouver cette hypothèse en mesurant l’efficacité du transfert interhémisphérique par une technique encore à discuter. Les asymétries de performance dans la reconnaissance de visages seront étudiées au moyen d’un test comparable à celui de Mohr et al. (2002).
Les performances de ce groupe familial seront comparées à celles de sujets présentant également un déficit spécifique de reconnaissance des visages et n’appartenant pas à cette famille (6 volontaires actuellement, d’autres sont recherchés…), aux performances de personnes non affectées par un déficit de ce type ou encore de sujets ayant une grande expertise en reconnaissance des visages (développée dans le cadre professionnel : serveurs, gardiens…). Il sera également possible d’approcher le développement de cette capacité à reconnaître les visages avec une étude longitudinale des enfants et adolescents de la famille en question.
références :
Behrmann, M., & Avidan, G. (2005). Congenital prosopagnosia: face-blind from birth. Trends in Cognitive Sciences, 9(4), 180-187.
Mohr, B., Landgrebe, A., & Schweinberger, S. R. (2002). Interhemispheric cooperation for familiar but not unfamiliar face processing. Neuropsychologia, 40(11), 1841-1848. |
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| oncancel | Attention : changement d’horaire |
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| responsibles | Olivier |
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