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Les voyelles nasales : comparaison entre français de Belgique et français québécois| old_uid | 1119 |
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| title | Les voyelles nasales : comparaison entre français de Belgique et français québécois |
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| start_date | 2006/04/27 |
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| schedule | 13h30 |
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| online | no |
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| location_info | salle Jacques cartier |
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| summary | La nasalité vocalique implique l’interaction de nombreux facteurs phonétiques et phonologiques. En production de la parole, l’amplitude et le timing du geste d’ouverture du port vélo-pharyngé varient selon les langues et constituent l’un des enjeux majeurs des théories de la coarticulation. En perception de la parole, de nombreuses contraintes agissent sur l’implémentation de la nasalité vocalique. Ainsi, les effets acoustiques du couplage nasal impliquent une réduction de l’espace perceptuel pour les voyelles nasales par rapport aux orales correspondantes (Wright, 1986). Sur l’axe syntagmatique, la perception de la nasalité vocalique dépend du taux de nasalisation des consonnes voisines (Kawasaki, 1986) ainsi que de leur degré d’ouverture glottique (Ohala & Busà, 1995). Enfin, des contraintes externes peuvent agir sur la réalisation de la nasalité, notamment celles qui sont liées à l’inventaire phonologique de la langue: les voyelles nasales doivent être suffisament différentes phonétiquement des orales qui leur correspondent phonologiquement.
Le français fournit un cas d’étude particulièrement intéressant parce que: (i) le contraste phonologique de nasalité y est présent tant pour les voyelles que pour les consonnes, ce qui provoque de nombreux phénomènes de coproduction-coarticulation dans la chaîne parlée; (ii) le système phonologique des locuteurs peut compter jusqu’à 16 voyelles, ce qui peut induire de nombreuses interactions perceptuelles entre articulations covariantes. Un intérêt supplémentaire du français est que les voyelles
nasales sont réalisées phonétiquement de façon nettement différente dans les trois grands groupes dialectaux: le français québécois, le français européen septentrional (moitié nord de la France, Belgique, Suisse) et le français méridional. L’étude comparée de ces réalisations doit permettre de déterminer comment chacun des dialectes a rencontré les différentes contraintes en relation avec son système propre, et d’ainsi aborder la question du niveau de traitement cognitif de ces phénomènes : règles phonologiques spécifiques, règles phonétiques, ou bien phonétique contrôlée (Kingston & Diehl, 1994)?
Dans cet exposé, je présenterai les résultats de mes travaux concernant l’implémentation de la nasalité vocalique dans différents dialectes du français. La première partie de l’exposé sera consacrée à la discussion de résultats obtenus au cours de ma thèse (Delvaux, 2003, 2004) à propos du français de Belgique. L’accent sera mis notamment sur les implications des expériences perceptuelles de discrimination. Les performances seront comparées à celles d’auditeurs anglophones sur les mêmes
stimuli. Dans une seconde partie, je présenterai les premiers résultats d’une étude concernant les voyelles nasales en français québécois (Delvaux, 2006). En production de la parole, des données aérodynamiques, articulatoires (par ultra-sons et lèvres bleues) et acoustiques ont été acquises simultanément sur un corpus de mots et de non mots du français. Les résultats obtenus permettent de nuancer l’affirmation selon laquelle les nasales québécoises sont toutes antériorisées par rapport à leur correspondante orale (alors que l’inverse se produit en français septentrional). A partir de là, nous
discuterons des problèmes de covariation articulatoire, d’interaction perceptuelle et de contrôle phonétique qui se posent dans le cadre de l’implémentation de la nasalité vocalique en français. |
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| responsibles | Lécuyer |
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