Organisation du lexique mental : études sur les mots polymorphémiques

old_uid1930
titleOrganisation du lexique mental : études sur les mots polymorphémiques
start_date2006/12/12
schedule10h-12h
onlineno
detailsEntrée libre, petit déjeuner
summaryLors de ce séminaire, je présenterai mes résultats de thèse suivant 2 axes principaux. Le premier axe concerne la nature des représentations lexicales des mots polymorphémiques. De nombreux travaux ont montré que les mots polymorphémiques comme ''journalisme'', composé d'une racine (journal) et d'un suffixe (-isme), pouvaient être représentés dans le lexique mental sous deux formats : global (journalisme) et morphémique (journal-isme). Les expériences que j'ai menées précisent qu'en modalité visuelle, le traitement de ces mots active d'abord la représentation morphémique, puis la représentation globale. En revanche en modalité auditive, aucune représentation globale n'est activée. Je propose deux types d'organisations lexicales pour rendre compte de ces résultats différents entre les 2 modalités de traitement, visuel et auditif. Par ailleurs, j'ai étudié la nature des représentations des formes fléchies de verbes irréguliers (par ex. boire). Les racines de ces mots sont soit régulières (boiront), soit irrégulières (buvais). De ce fait, il est légitime de se demander si les formes irrégulières, qui sont ponctuelles, peuvent être traitées via une représentation morphémique (la racine buv- est-elle représentée dans le lexique mental ?) ou si ces formes sont reconnues uniquement via leur représentation globale. Le deuxième axe de recherche que j'ai suivi au cours de ma thèse concerne la procédure qui permet d'accéder à la représentation morphémique des mots polymorphémiques. Plusieurs études ont montré que des mots ayant une structure polymorphémique en surface, mais dont le sens n'est pas dérivé des morphèmes qui les composent, sont décomposés lors des premiers niveaux de traitement lexical. Ainsi, un mot pseudo-polymorphémique comme ''baguette'' est décomposé en ''bague'' et ''-ette'' lors de son traitement lexical. Une série d'études que j'ai proposée teste si c'est bien une structure polymorphémique de surface qui engage la décomposition, ou si un seul des deux morphèmes, la racine ou le suffixe, n'est pas suffisant pour engager cette procédure. Par ailleurs une étude en imagerie cérébrale teste quel substrat neuronal sous-tend la procédure de décomposition. Je discuterai l'ensemble de ces résultats en rapport avec le projet postdoctoral que j'effectuerai l'année prochaine à Londres.
responsiblesCoupé