Implication des récepteurs de la neurotensine dans la douleur

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titleImplication des récepteurs de la neurotensine dans la douleur
start_date2007/01/29
schedule11h30
onlineno
detailsinvité par Eric Boué-Grabot, Cnrs 5543
summaryLa douleur est généralement vue comme aiguë ou chronique. La douleur aiguë est considérée comme un signal d’alarme pour l’organisme afin qu’il déclenche des réactions de prévention et de protection rapides. Si la douleur aiguë a pour finalité biologique la préservation de l’intégrité de l’organisme, il n’y a aucun intérêt physiologique dans la douleur chronique. Les stimuli algiques aigus intenses peuvent en peu de temps provoquer des altérations fonctionnelles et structurelles rémanentes, modifiant à long terme la transmission et l’élaboration des signaux nociceptifs. Les douleurs aiguës non adéquatement traitées peuvent évoluer vers la chronicisation par altérations neuroplastiques. Dans un tel contexte, la douleur a perdu toute valeur protectrice. Elle est destructrice tant sur le plan physique que psychologique et social. Aiguë, persistante et chronique, la douleur s’étage donc selon un continuum subtil tant sur le plan physiopathologique que clinique. Les statistiques de l’Association Internationale pour l’étude de la Douleur (IASP) révèlent de manière inquiétante que 20% de la population mondiale souffre de douleurs chroniques et que près de 60% des personnes qui prennent des médicaments anti-douleurs sur ordonnance, éprouvent malgré tout des difficultés à participer à des activités sociales ou familiales. Même si les opioïdes tels que la morphine ou le fentanyl sont utilisés comme analgésiques depuis des siècles et constituent actuellement le traitement de choix pour soulager les douleurs modérées à sévères, il n’en reste pas moins que de nombreuses formes de douleur ne sont pas atténuées par les antalgiques communs. Nos travaux récents révèlent que les récepteurs de la neurotensine (NTS1 et NTS2) représentent des cibles thérapeutiques prometteuses pour le traitement de la douleur. En effet, l’administration centrale ou spinale de la NT se traduit par une réponse analgésique, insensible aux antagonistes opioïdergiques. De plus, l’administration intrathécale d’agonistes sélectifs du récepteur NTS2 chez le rat diminue de façon considérable la sensibilité provoquée par un stimulus thermique nociceptif. Parallèlement, l’activation spécifique du récepteur NTS1 réduit la douleur provoquée par l’injection de formaline dans la patte de l’animal (douleur tonique) ou par la ligature du nerf sciatique (douleur neuropathique). La présence de ces récepteurs NTS1 et NTS2 à des endroits stratégiques pour effectuer un contrôle central et spinal des voies de la douleur corrobore ces effets physiologiques. Cette conférence fera donc le point sur le rôle de la neurotensine dans la douleur et en particulier sur l’implication des récepteurs NTS1 et NTS2 dans des modèles de douleur aiguë, tonique et neuropathique.
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