|
La Philosophie de l'économie a besoin de la philosophie du langage| old_uid | 2508 |
|---|
| title | La Philosophie de l'économie a besoin de la philosophie du langage |
|---|
| start_date | 2007/03/23 |
|---|
| schedule | 11h-13h |
|---|
| online | no |
|---|
| summary | La philosophie de l'économie procède traditionnellement de deux courants, d'une part, la philosophie générale des sciences, d'autre part, les réflexions critiques des économistes eux-mêmes. Ces deux courants se rejoignent dans la sous-discipline appelée méthodologie économique, dont l'activité consiste largement à rapprocher le travail des économistes et les grands sujets chers aux philosophes des sciences : explication, testabilité, scientificité, progrès, etc. Il apparaît maintenant que cette démarche a porté presque tous les fruits qu'on pouvait en attendre et que la philosophie de l'économie ne se renouvellera que si elle s'en écarte. On se propose d'y faire entrer des concepts et des méthodes venus d'une partie de la philosophie générale qu'elle n'a pour l'instant guère sollicitée, qui est la philosophie du langage.
On mettra concrètement à l'épreuve cette thèse méta-philosophique en se donnant un objet - la théorie micro-économique formalisée, dite néo-classique, du consommateur - et un couple conceptuel bien recensé de la philosophie du langage - la distinction de l'analytique et du synthétique. Sans s'arrêter aux objections reçues de Quine et de ceux qu'il a influencés, on retiendra une forme grossièrement opératoire de la distinction, et l'on montrera qu'elle permet une classification très utile des emplois différents que les économistes font du même corpus théorique. La clarification peut atteindre le point où elle rejoint certaines préoccupations directement exprimées, c'est-à-dire le stade d'échange disciplinaire que la méthodologie économique a voulu incarner.
On poursuivra l'épreuve en revenant sur la question historiquement importante de l'"apriorisme" en théorie économique. Lorsqu'on interprète cette expression philosophiquement, et non pas vulgairement, comme les travaux de l'école autrichienne, et de von Mises en particulier, autorisent à le faire, elle suscite le problème inéluctable de sa liaison avec l'analytique. En l'expliquant sur un exemple, on proposera un genre de méthode pour répondre à la question de savoir s'il existe du synthétique a priori en économie théorique. A nouveau, on privilégiera la forme opératoire des concepts tout en étant bien conscient qu'on laisse ainsi de côté certaines objections reçues, en l'occurrence celles de Kripke. Et de nouveau, les classifications auxquelles on parviendra garderont quelque chose, tout en les approfondissant, des positions brassées par la méthodologie économique.
L'exposé prend appui sur deux articles publiés dans les Recherches économiques de Louvain, "L'analytique et le synthétique en économie" (t. 72, 2006, p. 349-383) et "L'a priori et l'a posteriori en économie" (t. 73, 2007, n°1). |
|---|
| responsibles | Stojanovic |
|---|
| |
|