Intervention sans nom (manifestation: Mémoires (cycle de manifestations piloté par le musée gallo-romain de Fourvière))

old_uid2882
start_date2007/05/23
schedule18h30
onlineno
summaryLa mémoire puise à de multiples sources : les témoins, les commémorations, les grands procès, l'école, les travaux des historiens, et, last but not least, la littérature et le cinéma. A travers un film de 2004 et un roman de 2006, cette conférence propose une réflexion sur l'impact mémoriel des oeuvres de fiction à matière historique. Tant La Chute du cinéaste allemand Oliver Hirschbiegel que Les Bienveillantes du romancier américain Jonathan Littell ont en effet rencontré un succès phénoménal qui conduit à s'interroger. A une époque où les derniers témoins disparaissent, alors que les historiens restent peu lus et que l'ère des grands procès est terminée, ne risque-t-on pas de voir la littérature, et plus encore le cinéma, devenir pour la majorité des gens l'unique source de familiarisation avec le nazisme ? Les « leçons d'histoire » délivrées par un film ou un roman ne sont-elles pas synonyme de confusion entre la réalité et la fiction ? Voire de malaise, puisque dans La Chute, dans Les Bienveillantes, les « héros » sont des nazis. Les placer ainsi sur le devant de la scène, n'est-ce pas les humaniser et donner un sens à leur action ? Au bout du compte, ne faut-il pas craindre que de telles oeuvres induisent une mémoire oublieuse du passé, reléguant les victimes dans l'ombre et relativisant les crimes du nazisme ?
responsiblesBégou