Imagerie cérébrale et mémoire épisodique dans le vieillissement normal et pathologique

old_uid3086
titleImagerie cérébrale et mémoire épisodique dans le vieillissement normal et pathologique
start_date2007/06/22
schedule11h-12h
onlineno
location_infobt. 9, rdj/ouest-08, salle de cours
summaryLe vieillissement normal s’accompagne d’une diminution des performances de mémoire épisodique dont la nature et la cause ne sont pas encore élucidées. L’une des hypothèses explicatives est l’hypothèse « frontale », qui repose sur l’observation de diminutions de performances aux tests exécutifs et sur des données d’imagerie cérébrale montrant des anomalies structurales et fonctionnelles prédominant dans les régions corticales antérieures. Une autre structure cérébrale, la région hippocampique, mérite une attention particulière dans ce contexte, son implication dans le fonctionnement de la mémoire épisodique étant bien établie. Nous rapportons des résultats obtenus dans une étude en cours portant sur des sujets sains âgés de 20 à 83 ans, ayant bénéficié d’un examen approfondi de la mémoire épisodique, ainsi que d’acquisitions en IRM anatomique et en TEP-18FDG. Les analyses des données cérébrales, effectuées voxel par voxel avec le logiciel SPM, soulignent le contraste entre l’altération des structures frontales et la relative préservation de la région hippocampique chez les sujets âgés, en accord avec la théorie développementale : les premières régions apparues phylogénétiquement et ontogénétiquement sont les plus résistantes et les dernières, les plus vulnérables (Kalpouzos et al., sous presse). De plus, des corrélations entre les données cognitives et les données cérébrales ont été établies afin de déterminer les bases cérébrales du déclin de la mémoire épisodique. Dans la maladie d’Alzheimer, les altérations cérébrales morphologiques affectent en premier lieu la région hippocampique, tandis que les altérations fonctionnelles touchent d’abord le cortex cingulaire postérieur (Chételat et al., 2003). La discordance entre ces deux types d’atteinte, que nous avons appelée « paradoxe hippocampique » (Desgranges et al., 2004), soulève des questions qui sont au coeur des recherches actuelles. Par ailleurs, la mise en évidence du rôle de ces altérations cérébrales dans les troubles cognitifs des patients a guidé plusieurs des études réalisées. Ainsi, grâce à la méthode des corrélations cognitivo-métaboliques (CCM), plusieurs études ont permis de mieux comprendre la nature et l’origine des déficits de la mémoire épisodique (Eustache et al., 2001 ; Desgranges et al., 2002 ; Rauchs et al., sous presse). Des troubles de la mémoire autobiographique ont été mis en évidence grâce au TEMPau (test épisodique de mémoire du passé autobiographique) qui permet d’explorer de façon rigoureuse différentes périodes de la vie passée, de l’enfance jusqu’à la période actuelle. Chez les patients MA, les performances sont déficitaires pour toutes les périodes de vie explorées, avec un gradient temporel de Ribot (Piolino et al., 2003), mais les régions qui sous-tendent ces troubles diffèrent selon les périodes (Eustache et al., 2004). La méthode des CCM a aussi été utilisée avec succès chez des patients présentant uniquement des troubles de mémoire épisodique répondant aux critères de Mild cognitive impairment (MCI) amnésique (Chételat et al., 22003). Chez ces patients, les troubles de l’encodage sont sous-tendus par le dysfonctionnement de l’hippocampe, tandis que les troubles de la récupération en mémoire épisodique sont liés à l’hypométabolisme du gyrus cingulaire postérieur. Enfin, des études ont été réalisées dans la démence fronto-temporale (DFT) où les troubles de la mémoire autobiographique sont principalement déterminés par une altération des stratégies de récupération, dont témoignent 1) l’absence de gradient temporel (Piolino et al., 2003 ; Matuszewski et al., 2006) et 2) des corrélations avec le métabolisme du cortex préfrontal pour toutes les périodes explorées (Piolino et al., sous presse).
responsiblesPélissier, Grainger