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Interpellation, interjection, indexicalité : de la mise en voix comme ressource interactionnelle à la mise en scène interlocutive| old_uid | 4244 |
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| title | Interpellation, interjection, indexicalité : de la mise en voix comme ressource interactionnelle à la mise en scène interlocutive |
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| start_date | 2008/03/10 |
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| schedule | 15h30-17h |
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| online | no |
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| summary | Indubitablement liées à la situation d’interlocution et recourant, à l’oral, aux ressources de la vocalité, interpellation et interjection ont toutes deux partie liée à l’indexicalité et aux modulations locales du sens. Au plan énonciatif, les contours morphosyntaxiques et sémantiques de ces deux structures s’avèrent relativement flottants (en particulier pour les formes interjectives). Reste qu’elles n’en partagent pas moins une relation serrée au contexte, qu’elles contribuent à configurer. Ce fil rouge du rapport partagé à la contextualisation est cependant lui-même problématique : d’une part, il assigne ces formes linguistiques à une variabilité/ déformabilité sémantique plus ou moins bien décrite, et d’autre part, par un effet de circularité, cette postulation ne suffit pas à comprendre précisément en quoi ces unités participent de la reconfiguration du contexte interactionnel.
La difficulté analytique s’aggrave quand il n’existe pas de support praxémique ni parapraxémique : tel est le cas des vocalisations « interjectives » spécialisées en français dans l’énoncé d’appel. Normalement attendues en initiale de tour (comme ho ! ou hé !) elles occupent aussi à l’oral (et, à l’écrit, sous des formes sémiographiques relativement mal fixées ou peu normées) diverses positions cotextuelles et notamment en milieu (eh bien) et fin de tour (hé ?). Comment, par ailleurs, rendre compte du fait que les mêmes vocalisations (morphophonologiquement indistinctes) puissent relever d’un acte de sommation ou, à l’opposé, d’une procédure de réception, tout en étant spécialisées dans lesdits traitements (cf. ho ! initiatif VS oh réactif). Et comment interpréter certains formats d’association (comme hé ! ho !). Ainsi, dans le continuum sémantique qu’exhibent de telles particules, quel solde de la valeur instructionnelle proprement indexicale peut-on assigner à ces ressources situées et participatives ?
L’objet sera donc d’analyser les propriétés sémantico-interactionnelles des vocalisations d’appel en termes d’enchaînements (sommation prospective-réponse ou réaction retrospective), en les replaçant au sein de diverses marques mimogestuelles, vocales et verbales qui relèvent plus globalement de l’interpellation. Celle-ci modèle en effet l’espace communicatif et contribue au réglage intersubjectif en foyers d’attention successifs, dont le départ pourrait bien se trouver dans l’identification et l’image de soi. D’où la piste de la publicisation des rapports intersubjectifs au-delà des formats strictement affectifs naguère convoqués.
Dans le cadre de la linguistique interactionnelle (et plus précisément de la grammaire pour la conversation) et de la praxématique, on s’efforcera d’interroger le formatage participatif de ces métapraxèmes interpellatifs sous l’angle de leur relation spécifique à l’interlocution et à la notion de foyer d’attention. L’investigation suivra la piste de la publicisation des rapports intersubjectifs. Elle s’étaiera, pour ce faire, d’études de cas prélevées d’un corpus (audio/vidéo) d’énoncés oraux transcrits (en français) attestés en situations d’interactions quotidiennes relativement variées (procédures de service, échanges entre étudiants, travaux de groupe entre collégiens, parole publique, entretiens et énoncés médiatiques). |
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| responsibles | Détrie |
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