Contribution de la typologie et du contact de langues à la dialectologie. L’expression de la comparaison en purepecha

old_uid5395
titleContribution de la typologie et du contact de langues à la dialectologie. L’expression de la comparaison en purepecha
start_date2008/10/16
schedule10h-12h
onlineno
summaryLe Mexique se situe actuellement au cinquième rang des pays comptant le plus grand nombre de langues et au premier rang du continent américain. La description linguistique de ces langues est avancée pour certaines et peu développée pour d’autres. Les manques de connaissance des langues et de données linguistiques fiables ne permettent pas toujours un discernement rigoureux d’une variété à l’autre, voire d’une langue à l’autre. Depuis une cinquantaine d’années quelques linguistes se sont donnés pour tâche de sonder la dialectologie de langues parlées au Mexique. De façon générale, ces travaux témoignent de la difficulté d’établir des aires linguistiques distribuées au niveau spatial. Selon Suárez (1983 : 19-20), il s’agirait d’un trait typologique aréal reflétant la fragmentation dont souffrent les langues de Méso-Amérique. Afin de caractériser cette situation, il reprit l’expression « dialectologie de villages » proposée par Friedrich (1975). D’après les travaux de Friedrich (1975) et de Chávez (2004), le purepecha (ou tarasque, langue isolée, Mexique) est un exemple de cette situation. Les résultats auxquels parviennent les deux linguistes montrent un découpage extrême : Friedrich propose que le parler de chaque village reflète un dialecte différent alors que Chávez affirme qu’il n’existe même pas de traits propres à chaque village mais plutôt de chaque locuteur (2004 : 112). Si la diversité linguistique interne de cette langue peut expliquer ces résultats, une autre motivation semble également à l’œuvre : la méthode utilisée repose sur le recueil dans un nombre réduit de villages de questionnaires lexicaux et phonétiques ne se basant que sur des traductions (Chamoreau 2005). Après une rapide présentation de ces deux études, l’exposé s’attachera à proposer une méthodologie originale qui repose sur la contribution de l’approche typologique (en particulier en syntaxe) et de l’analyse des conséquences du contact de langues à la dialectologie. Cette perspective se situe dans la mouvance des travaux récents de Bisang (2004) ou Kortmann (2004). J’illustrerai cette perspective en étudiant l’expression de la comparaison en purepecha. Elle s’effectue au travers de dix constructions différentes qui peuvent être organisées en quatre types montrant tant une évolution interne (on comparera les constructions actuelles avec celles attestées au XVIème siècle) qu’une influence de l’espagnol, la langue de contact depuis près de cinq siècles. Je décrirai la diversité typologique de ces constructions et montrerai comment elles se distribuent spatialement révélant ainsi une facette inconnue jusqu’à présent de la dialectologie du purepecha. Deux tendances complémentaires peuvent être dessinées : l’absence d’isoglosse (existence d’un trait sur tout le territoire) et une isoglosse qui sépare deux aires linguistiques, l’une à l’est et l’une autre à l’ouest.
responsiblesKern