Constructivisme et stratégie du secret dans la Géométrie de Descartes. Questions d'épistémologie

old_uid6239
titleConstructivisme et stratégie du secret dans la Géométrie de Descartes. Questions d'épistémologie
start_date2009/02/11
schedule14h
onlineno
location_infoamphi Darboux
detailsdemi-journée “Descartes savant”
summaryDans une lettre de fin décembre 1637,  quelques mois seulement après la publication des Essais, Descartes expliquait à Mersenne que bien davantage que par la Dioptrique et les Météores, c’est par la Géométrie qu’il considérait sa méthode comme «démontrée». Bien plus tard, dans sa Préface à l’édition française (1647) de ses Principes de Philosophie , il dira aussi qu’en écrivant la Géométrie dix années auparavant, il s’était proposé «d’inciter par ce moyen tous les hommes à la recherche de la vérité». On ne saurait donc surestimer, aux yeux de son auteur même, l’importance philosophique de ce texte mathématique. Dans ces conditions, cet exposé est consacré à quelques aspects philosophiques —fragmentaires— de la structure de la Géométrie. On a choisi d’envisager ici la question sous deux perspectives éloignées et qui peuvent même être perçues comme antagonistes, le constructivisme d’une part, l’incohérence (relative) — ou l’absence d’ordre — d’autre part. On s’intéressera particulièrement à l’un des motifs insistants de l’obscurité du texte, la stratégie du secret de Descartes. Garder en effet le silence sur le fond de ses méthodes mathématiques, omettre volontairement des parties significatives d’une démonstration ou d’un calcul est une pratique que Descartes revendique continûment : «je n’ai rien omis [...] qu’à dessein», ne cesse-t-il de répéter. Il s’agit donc bien d’une stratégie délibérée de secret, sur laquelle il s’explique dans de nombreux textes. On en examinera les motivations.
responsiblesSerfati