Troubles cognitifs légers et maladie d’Alzheimer, enjeux d’une possible redéfinition

old_uid7079
titleTroubles cognitifs légers et maladie d’Alzheimer, enjeux d’une possible redéfinition
start_date2009/06/02
schedule18h-20h
onlineno
summaryToujours discutée la notion de MCI (mild cognitive impairment) a suivi une évolution au cours de laquelle on peut distinguer trois étapes : 1/ la marginalité quand, sous des labels divers (dont celui d’AAMI), des auteurs, en général gériatres ou psychologues, essayaient de distinguer une forme de vieillissement cognitif non normal mais différent de la maladie d’Alzheimer et d’autres démences ; 2/ la reconnaissance quand Petersen a réussi à faire passer ce concept dans la littérature scientifique et au sein de la communauté des neurologues. On a vu alors paraître des articles sur ce thème dans les grands journaux (comme Neurology) ; 3/ la contestation ou la révision qui semble caractériser l’époque actuelle. Les auteurs tendent à considérer qu’une forme au moins de MCI (le MCI amnésique) n’est que la maladie d’Alzheimer encore atténuée, tandis que d’autres formes aboutiront à d’autres démences ou ne se convertiront jamais en démence et peuvent donc être considérées comme de l’ordre du vieillissement normal. Ces considérations invitent à s’intéresser à la notion même de normalité. La question n’est ni neutre ni nouvelle puisque l’alzheimérologie s’est développée comme une discipline majeure dès lors qu’elle a fait passer dans le cadre de la pathologie réelle les cas (majoritaires) qui jusqu’alors relevaient de l’affaiblissement cognitif normal lié à l’âge (« gâtisme »). Il y a donc eu, en quelque sorte, un déplacement de la frontière du normal et du pathologique ; l’apparition du MCI tend à déplacer encore cette frontière mais tout en en affirmant implicitement la réalité. Or l’existence même d’une telle frontière fait problème. La médecine en affirme implicitement (et parfois explicitement) la réalité. Je soutiendrai un point de vue plutôt différent, en développant deux idées. 1° Le vieillissement n’est que la suite du processus de développement ; les mêmes mécanismes (particulièrement la sélection de stratégies physiologiques ou psychologiques) se poursuivent ; 2° Ce que l’on désigne comme pathologique n’est pas un ensemble de phénomènes venus d’ailleurs, mais un processus mis en place par l’organisme lui-même (peut-être pour rétablir une homéostasie compromise). Dans cette perspective, la maladie s’actualise parce que le corps est capable de la faire émerger et la distinction entre normal et pathologique doit être revue à la baisse.
responsiblesGzil, Barbara