Bases moléculaires de l'acquisition et du maintien des symbioses chimiotrophes chez les bivalves marins : plasticité phénotypique ou prédispositon génétique?

old_uid8253
titleBases moléculaires de l'acquisition et du maintien des symbioses chimiotrophes chez les bivalves marins : plasticité phénotypique ou prédispositon génétique?
start_date2010/02/26
schedule11h
onlineno
summaryLes travaux de recherche que je mène depuis le début de ma thèse et jusqu’à ce jour s’inscrivent dans une démarche d’écophysiologie moléculaire et ont pour objectif principal d’étudier les mécanismes moléculaires de la réponse adaptative d’organismes marins face à différents paramètres environnementaux et biotiques. Ces dernières années mes travaux postdoctoraux se sont principalement portés sur les organismes hydrothermaux et notamment leur adaptation à la température et au mode de vie symbiotique chez la moule hydrothermale Bathymodiolus azoricus. Le milieu hydrothermal est caractérisé par de forts gradients physico-chimiques (température, oxygène) et l’absence de lumière (chaine alimentaire basée sur la chimiosynthèse bactérienne), conduisant les organismes qui y vivent à développer des adaptations physiologiques particulières. Mes différents travaux ont permis de mettre en évidence : - Une dépression métabolique importante chez les moules en réponse à un choc thermique (fonction de la température et de la durée du choc). L’une des hypothèses est que les moules perçoivent l’augmentation de température comme un signal d’une hypoxie à venir (Boutet et al, 2009a,b). - L’impact de l’association symbiotique, principalement la quantité et l’activité des bactéries thiotrophes, sur l’expression des gènes de la moule, alors que le site de prélèvement n’a que peu d’influence (Boutet et al, soumis à Mol Ecol). Les résultats obtenus lors de l’étude de la symbiose de B. azoricus constituent une base prometteuse pour l’identification des mécanismes adaptatifs mis en place par les moules hydrothermales, afin de maintenir une relation stable et durable avec leurs bactéries symbiotiques. Une analyse similaire a plus grande échelle sur le transcriptome (oligo-array) et sur d’autres espèces de bivalves symbiotiques (hydrothermaux ou non) constituera la base de mon projet de recherche qui vise à élucider les mécanismes évolutifs de l’adaptation à la symbiose de bivalves marins. L’objectif de mon projet est de rechercher les mécanismes évolutifs à l’origine de la mise en place et du maintien d’une relation symbiotique stable entre un eucaryote et ses symbiotes bactériens. Ces mécanismes de reconnaissance hôte/symbiotes sont-ils dépendants de l’environnement ou du génotype de l’hôte ? D’une manière générale, les organismes eucaryotes sont en contact avec de nombreuses bactéries (via l’environnement, la nourriture…) qu’ils doivent discriminer afin de neutraliser et éliminer les bactéries pathogènes, tout en tolérant et en maintenant une relation durable et stable avec les bactéries capables de leur apporter un avantage nutritionnel et/ou protecteur, sans pour autant que ces dernières ne prolifèrent et ne deviennent à leur tour néfastes. Afin de mieux comprendre ces interactions, ce projet sera plus particulièrement focalisé sur les bivalves symbiotiques marins vivant dans des écosystèmes chimiosynthétiques littoraux (herbiers, sédiments réduits) et profonds (sources hydrothermales et suintements froids). En effet, la diversité d’habitats et l’existence de différents niveaux d’intégration dans les relations avec des bactéries chimioautotrophes (mode de transmission, bénéfices nutritionnels) présentent un intérêt majeur dans le cadre d’une approche comparative des mécanismes fins d’acquisition et du maintien de la symbiose (reconnaissance des bonnes bactéries, transfert des métabolites et limitation de la prolifération bactérienne par les cellules de l’hôte). Boutet I, Jollivet D, Shillito B, Moraga D, Tanguy A. 2009. BMC Genomics. 10: 222. Boutet I, Tanguy A, Le Guen D, Legendre P, Piccino P, Hourdez S, Jollivet D. 2009. Proc Roy Soc B. 276: 3071-3079. Boutet I, Gagnière N, Lecompte O, Le Guen D, Dossat C, Corre E, Lallier FH. Do symbiotic
responsiblesLebreton