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Troubles du processus de prise de décision perceptuelle dans la dyslexie| old_uid | 8557 |
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| title | Troubles du processus de prise de décision perceptuelle dans la dyslexie |
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| start_date | 2010/04/13 |
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| schedule | 12h30 |
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| online | no |
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| summary | Des études récentes suggèrent qu’un certain nombre de manifestations cliniques dans la dyslexie pourrait être la conséquence d’un trouble de perception catégorielle des stimuli lorsque ceux-ci surviennent séquentiellement. Les conclusions de ces études sembleraient également suggérer que les sujets dyslexiques seraient incapables d’extraire la structure probabiliste de l’environnement sensoriel afin de faciliter leurs prises de décision perceptuelles.
Nous avons étudié les modalités de réponse et les activations cérébrales au moyen de l’IRM fonctionnelle d’enfants dyslexiques (9 à 12 ans) comparativement à celles de sujets sains appariés lors de la présentation de séquences temporelles de stimuli visuels. La prédictibilité de chaque élément au sein de ces séquences était variée paramétriquement au moyen de la théorie de l’information de Shannon.
Les résultats comportementaux ont confirmé la présence d’un trouble décisionnel global chez les dyslexiques, ces derniers ayant des temps de réaction largement plus élevés que ceux des sujets sains. En revanche, nous n’avons pas vérifié que les enfants dyslexiques présentaient des difficultés à prédire la survenue des éléments dans la séquence.
Des analyses supplémentaires impliquant des modèles de prise de décision optimale (e.g. Ratcliff Decision Model) nous ont permis d’identifier les processus spécifiques pouvant rendre compte de la plus grande lenteur des dyslexiques par rapport aux contrôles : une élévation du seuil de décision (la prudence avec laquelle la réponse est donnée) et du temps de non-décision (durant lequel se réalise l’accès aux représentations du stimulus). En outre, ces paramètres constituaient d’excellents prédicteurs des capacités en lecture chez les sujets contrôles, mais pas chez les dyslexiques.
Ce trouble décisionnel chez les enfants dyslexiques a été relié à des hypoactivations du cortex préfrontal dorso-latéral, des aires (pré)motrices supplémentaires, du cortex pariétal antérieur et du cervelet. Par ailleurs, chez les sujets contrôles, le temps de non-décision et le seuil de décision étaient d’autant plus faible que les activations du cortex cingulaire postérieur – ainsi que celles du cortex moteur supplémentaire pour le seuil de décision – étaient plus fortes. En revanche, aucune aire cérébrale n’était significativement modulée par les paramètres de prise de décision chez le sujet dyslexique.
Ces résultats confirment l’existence de troubles décisionnels sévères chez les enfants dyslexiques, qui pourraient, en aval, être à l’origine des troubles de lecture chez ces patients. |
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| responsibles | Boussidan |
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