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Des coordinations interpersonnelles paradoxales en sports ?| old_uid | 8745 |
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| title | Des coordinations interpersonnelles paradoxales en sports ? |
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| start_date | 2010/05/21 |
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| schedule | 11h-12h |
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| online | no |
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| summary | La coordination des systèmes biologiques immergés dans des situations « naturelles » offre des caractéristiques inédites, parfois difficiles à obtenir dans le laboratoire. D'autre part, les recherches menées sur la dynamique de la coordination permettent d'appréhender des systèmes immensément complexes (le cerveau humain et le comportement), mais ceci au moyen d'une réduction qui aboutit à des descripteurs comportementaux eux même relativement simples. La dynamique d'un effecteur est réduite à celle d'un cycle limite, alors que des muscles, des neurones spinaux, des aires corticales et sous corticales etc. sont engagées et définissent un espace de très grande dimension (infini si on considère le rôle de couplages avec délai temporel). Le cycle limite (2 dimensions : vitesse et position) est donc inscrit au départ dans un espace vaste. De plus on opère une réduction à la phase de cet oscillateur, éliminant l'amplitude, et la coordination peut alors être décrite et étudiée à travers la différence de phase entre effecteurs. Une seule dimension ! C'est bien là que réside la puissance de cette approche, qui a aboutit à des prédictions totalement novatrices qui ont été confirmées expérimentalement (Kelso 1995).
Nous avons étudiés les déplacements des têtes de boxeurs lors d'un assaut, partant des prémices que dans cette situation d'opposition deux tendances antagonistes coexistent : le rapprochement vers l'opposant et son évitement. Nous avons choisi ce système motivés par l'intuition suivante : les relations macroscopiques entre les boxeurs vont manifester une grande complexité mais les propriétés des coordinations entre perception et action incitent à prédire la présence de régularités, de structures, dans ce système.
Les données collectées indiquent que les déplacements individuels s'apparentent à un mouvement brownien mais que la distance relative entre les têtes des boxeurs est maintenue autour d'une moyenne (Fig. 3 A et B). Une variable relationnelle similaire a été relevée par des éthologues dans les interactions entre loups durant des combats « rituels » (Moran Fentress Golani 1981 Anim Behav 29 : 1146). Cette distance est essentielle du point de vue de la tâche, la percevoir doit constituer un des fondamentaux de l'expertise du boxeur. Les changements entre phases d'expansion et de contraction de la distance relative, qui semble constituer une variable fondamentale pour l'interaction, peuvent être le résultat de transitions entre de multiples configurations, dépendant de la direction et de la vitesse des boxeurs. Par exemple une configuration correspond à un déplacement des deux boxeurs dans la même direction mais celui qui avance en premier est le plus rapide, ce qui correspond à un accroissement de la distance.
Afin d'analyser les probabilités associées à chaque configuration, ainsi que les probabilités de transition entre celles-ci, nous avons codés symboliquement les configurations, prenant en compte la direction des deux boxeurs (opposée vs identique), la direction d'un des deux boxeurs (vers l'autre vs opposée) et la vitesse relative (A plus rapide que B vs A plus lent que B). |
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| responsibles | Pélissier |
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