Frontière finale du discours rapporté direct à l’oral

old_uid8898
titleFrontière finale du discours rapporté direct à l’oral
start_date2010/06/14
schedule14h-15h30
onlineno
location_infosalle Cassini
summaryIl s’agit de croiser une réflexion sur le rôle respectif des marques segmentales et intonatives dans le repérage de la frontière finale entre DD et discours enchâssant ou réplique suivante en DD, avec une typologie provenant d’une conception bakhtinienne du discours[1] et déjà travaillée par l’un d’entre nous (Verine 2005, Fauré et Verine 2004, Bres et Verine 2002). Qu’est-ce qui fait qu’on reconnaît qu’un segment de discours doit être interprété comme le début d’un DD n’appartenant pas à l’énonciateur premier, mais à un énonciateur second… ou comme un retour à l’énoncé enchâssant. Le problème est considéré comme réglé par la ponctuation à l’écrit et s’il est abordé pour l’ouverture, il a été rarement traité pour la clôture des discours rapportés oraux. D. Vincent et S. Dubois ont pourtant écrit : La fin du discours cité est souvent floue puisqu’il n’y a pas d’indices formels de fin du discours rapporté, et paradoxalement ce point est rarement soulevé. Encore une fois les marques de discordance, et notamment le retour aux formes morphologiques du discours précédant l’énoncé cité, sont les indicateurs les plus courants de la transition (1997, p 40) Il est révélateur pourtant que, dans le tableau qui leur permet de classer les exemples de DR, les auteurs aient prévu une colonne pour le « contexte qui précède le discours cité », et rien pour le contexte qui le suit (p. 28). L’auditeur, qui traite en temps réel les informations qui lui sont fournies, s’appuie sur des indices qui peuvent être des repères segmentaux comme des marques de clôture, des marques de début de l’énoncé suivant, des indices prosodiques. Le code linguistique ne fournit que des indices – indispensables certes, mais des indices seulement – de frontière entre DD et segment suivant (il peut s’agir d’une réplique dans le cas d’un dialogue ou d’un retour à l’énoncé enchâssant). Ces indices renvoient à des niveaux d’analyse linguistiques (1, 2, 3) ou non linguistiques (4) : 1. des marques signalant le début de l’énoncé suivant (ce sont les plus fiables, adverbes spécialisés, interjections, verbe introducteur de DD dans le cas de répliques enchâssées, etc.). 2. des marques signalant la fin de l’énoncé enchâssé (adverbes, interjections) 3. des indices prosodiques 4. des mécanismes inférentiels, cognitifs, qui permettent d’interpréter l’énoncé à partir du cotexte. Nous observerons ces usages dans plusieurs types d’emploi attestés par le Corpus de Français Parlé Parisien CFPP2000 : 1. Les interactions enchâssées où au moins deux interlocuteurs interviennent à tour de rôle 2. Les discours à fonction argumentative et l’opposition entre DD en appui du point de vue du locuteur premier et DD qui présente un point de vue auquel s’oppose le locuteur premier. Cette catégorie recoupe souvent l’opposition entre discours autophonique et hétérophonique (terme proposé séparément par Perrin et Verine (2005) pour spécifier le discours d’un tiers), mais bien évidemment ne s’y ramène pas car on peut parfaitement se citer pour se critiquer, comme on peut se citer pour se valoriser. 3. les énoncés qui mettent en scène des discours présentés comme stéréotypés (relevant d’une opinion admise et sans doute partagée par le locuteur et son interlocuteur) /v/ les énoncés qui mettent en scène des propos particuliers, individualisés, peu prévisibles. [1] On peut en retenir le fait que tout DD met en jeu la relation entre locuteur premier et allocutaire, mais aussi la relation entre locuteur et destinataire présent dans la situation d’interaction, ce qui conduit à tenir compte de la dynamique de l’entretien.
responsiblesDétrie