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Interactions inter- personnelles paradoxales (?) en boxe| old_uid | 9271 |
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| title | Interactions inter- personnelles paradoxales (?) en boxe |
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| start_date | 2010/11/19 |
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| schedule | 11h-12h |
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| online | no |
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| summary | Nous avons étudié les déplacements des têtes de boxeurs lors d’un assaut, partant des prémices que dans cette situation d’opposition deux tendances antagonistes coexistent : le rapprochement vers l’opposant et son évitement. Nous avons choisi ce système motivés par l’intuition suivante : les relations macroscopiques entre les boxeurs vont manifester une grande complexité mais les propriétés des coordinations entre perception et action incitent à prédire la présence de régularités, de structures, dans ce système.
Les données collectées indiquent que les déplacements individuels s’apparentent à un mouvement brownien mais que la distance relative entre les têtes des boxeurs est maintenue autour d’une moyenne (Fig. 3 A et B). Une variable relationnelle similaire a été relevée par des éthologues dans les interactions entre loups durant des combats « rituels » (Moran Fentress Golani 1981 Anim Behav 29 : 1146). Cette distance est essentielle du point de vue de la tâche, la percevoir doit constituer un des fondamentaux de l’expertise du boxeur. Les changements entre phases d’expansion et de contraction de la distance relative, qui semble constituer une variable fondamentale pour l’interaction, peuvent être le résultat de transitions entre de multiples configurations, dépendant de la direction et de la vitesse des boxeurs. Par exemple une configuration correspond à un déplacement des deux boxeurs dans la même direction mais celui qui avance en premier est le plus rapide, ce qui correspond à un accroissement de la distance.
Afin d’analyser les probabilités associées à chaque configuration, ainsi que les probabilités de transition entre celles-ci, nous avons codés symboliquement les configurations, prenant en compte la direction des deux boxeurs (opposée vs identique), la direction d’un des deux boxeurs (vers l’autre vs opposée) et la vitesse relative (A plus rapide que B vs A plus lent que B).
Les résultats mettent en évidence les tendances dominantes des modes d’interactions entre déplacements des boxeurs. Il faut noter en particulier que les configurations peuvent être réduites à deux patrons, moyennant un choix approprié du codage symbolique : en phase et anti- phase. On constate encore une fois la force des contraintes imposées par la symétrie, malgré les différences manifestes entre les boxeurs. On constate aussi que ce système est fortement dégénéré : plusieurs configurations aboutissent à la même relation entre opposants. Le phénomène qui se manifeste ici est très général bien que mal compris et sous estimé dans l’étude de la perception et du mouvement animal ou humain, et ce cas particulier pourrait être qualifié d’équivalence sociale fonctionnelle. |
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| responsibles | Pélissier |
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