Rosen, Gánti, Eigen, trois modèles du vivant

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titleRosen, Gánti, Eigen, trois modèles du vivant
start_date2011/02/04
schedule14h-15h30
onlineno
summarySi définir c’est caractériser dans un énoncé synthétique ce qui fait le propre de l’objet que l’on tente de définir, force est de noter qu’appliqué au vivant cet exercice est pour le moins délicat. En premier lieu on pourra d’ailleurs constater que les sciences de la vie contemporaines se sont largement constituées autour d’un objet qui n’a pas fait l’objet d’une définition centrale comme source d’un savoir théorique. Tout se passe comme si l’objet d’étude biologique, le vivant, était donné a priori à la sagacité inventive des biologistes afin d’en caractériser les propriétés, d’en préciser les mécanismes intimes, d’en saisir l’articulation avec l’ordre physico chimique. Mais l’ambition de définir le vivant, de caractériser la vie dans ce qui pourrait être son essence propre, subsiste cependant comme horizon d’un savoir qui tendrait ainsi à résumer à synthétiser dans une formulation unique les savoirs accumulés. Il s’agirait de saisir ce qui constitue le propre du vivant, son originalité comme objet matériel exhibant des propriétés particulières. Ce qu’on vise alors c’est une définition qui résumerait les connaissances et les hypothèses qui les sous tendent. Ce serait en somme la définition d’un objet, synthétisant un acquis et porteur d’un potentiel heuristique et d’investigations ultérieures s’inscrivant dans un processus de connaissance. Le modèle synthétique, global se substitue alors à une définition littérale pour livrer via un formalisme adapté au niveau d’abstraction recherché, ce qui constitue le propre du vivant. De ce point de vue, le recours aux modèles du vivant, sous leurs différentes formes parait une voie riche bien que problématique. Le modèle du vivant permet de condenser un mixte formé de connaissances observationnelles, d’hypothèses et de théorisations partielles, fruit de la convergence de plusieurs sciences autour d’une représentation abstraite. C’est donc bien un instrument de « médiation entre un champ théorique dont il est une interprétation et un champ empirique dont il est la formalisation » (Dictionnaire d’histoire et philosophie des sciences). Mais cette démarche demeure également problématique en raison même des partis pris de simplification, nécessaires à la réalisation du modèle. Rosen, Gánti, Eigen, trois façons de mettre en scène cette singularité du vivant, trois façons de répondre à la question : pourquoi une chose est-elle vivante ? La première fait fond sur l’organisation et en modélise une contrainte essentielle ; la deuxième constitue une rencontre de la chimie théorique et des principes d’organisation fonctionnelle pour définir l’autonomie d’un système vivant ; enfin la troisième tente de produire une théorie de systèmes matériels darwiniens, pour fonder une histoire du vivant à partir de la « nucléation » de systèmes autoreproducteurs intégrés.
responsiblesKostyrka, Laplane