Du conditionnel en français et en espagnol : ultériorité dans le passé, grammaticalisation et valeurs modales

old_uid10250
titleDu conditionnel en français et en espagnol : ultériorité dans le passé, grammaticalisation et valeurs modales
start_date2011/10/10
schedule14h-15h30
onlineno
summaryComme on le sait, le conditionnel dans les langues romanes est issu de la grammaticalisation de la périphrase bas-latine : V. inf. + habere à l’imparfait (catalan, espagnol, français, italien, occitan) ou au prétérit (italien). Cette grammaticalisation est très avancée en fr. dès les premières attestations puisque le conditionnel se présente sous une forme synthétique : l’auxiliaire initial latin habebat, décatégorisé et érodé, est devenu un affixe verbal : cantare habebat > chanteroit. La forme, qui a dès le départ une valeur temporelle d’ultérieur du passé (subjectif), va développer des emplois modaux nombreux (hypothèse, quotation, conjecture, politesse, indignation, préludique, etc…). Quel lien entre la valeur temporelle d’ultériorité dans le passé et ces emplois modaux ? Nous faisons l’hypothèse que ceux-ci procèdent de la grammaticalisation des éléments sémantiques qui structurent la valeur temporelle du conditionnel et qui procèdent de sa morphologie (-r-, et –ai(s)). Nous décrirons les chemins de grammaticalisation qui conduisent du temporel au modal, chemins dont le parcours n’a rien d’obligatoire, ce que nous illustrerons par des différences d’emplois entre espagnol et français.
responsiblesDétrie