Variantes palatalisées de /t/ et /d/ en français : Distribution et perception

old_uid10440
titleVariantes palatalisées de /t/ et /d/ en français : Distribution et perception
start_date2011/11/25
schedule10h30-11h30
onlineno
location_infosalle de conférences
detailsEntrée libre
summaryPlusieurs enquêtes menées en France hexagonale au cours des dernières années (Trimaille, 2003 ; Jamin, 2003, 2005; Jamin & Trimaille, 2008, Devilla & Trimaille 2007) ont permis de mettre au jour la présence, plus ou moins importante, de réalisations palatalisées et/ou affriquées des voyelles d'avant /t/ et /d/ dans les productions tant spontanées que supposément surveillées de locuteurs d'origines géographiques et de conditions sociales très diverses. L'attestation de cette variante phonétique dans les pratiques langagières de locuteurs très différents (Trimaille, 2008) nous a amené à nous interroger sur l'existence, les dynamiques et l’amplitude d’une éventuelle diffusion de telles prononciations « non standard ». De nombreux travaux sociolinguistiques ont établi que pour statuer sur la diffusion d’une forme (et sur un éventuel changement linguistique en cours) il est nécessaire de comprendre les significations sociales associées à cette forme. Cela implique non seulement de connaitre les caractéristiques de sa distribution (géographique, sociale, générationnelle et stylistique), mais aussi d'avancer sur la connaissance de la façon dont elle est perçue et catégorisée par des locuteurs de profils divers. Dans un premier temps, après avoir rappelé brièvement les caractéristiques phonétiques de la variante palatalisée/affriquée, nous dresserons un état des études sociolinguistiques qui en ont décrit la distribution. Puis, dans un deuxième temps, nous nous interrogerons sur l’existence d'une/de signification(s) sociales de l’affrication et nous demanderons si cette variable correspond un des types de variable classiquement identifiés par W. Labov (1976) (marqueurs, indicateurs ou stéréotypes). Enfin, nous présenterons le protocole et les premiers résultats d’une recherche en cours conçue et menée (en collaboration avec Maria Candea, Paris 3, et Iryna Leka, Rouen) pour étudier le degré d'identification des variantes affriquées et les orientations des catégorisations (stéréotypes, attributions causales) que cette identification peut susciter. Partant de résultats antérieurs qui montrent une absence quasi-totale d'identification spontanée et un très faible niveau de focalisation des représentations, nous cherchons à observer d'éventuelles variations ou évolutions de ces tendances perceptives et évaluatives, pour avancer dans la réflexion sur la saillance de la variante non standard et les significations sociales qui y sont associées.
responsiblesBel, Welby