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Grammaire générative et typologie| old_uid | 10492 |
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| title | Grammaire générative et typologie |
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| start_date | 2011/12/02 |
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| schedule | 14h-17h |
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| online | no |
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| summary | Frederick J. Newmeyer (Université de Washington) : « Une langue peut-elle être 'plus complexe' qu'une autre? ».
Le consensus à la fin du 20ème siècle était que toutes les langues sont de complexité équivalente. On croyait en cette hypothèse pour trois raisons, qui découlent de l’humanisme, du traitement du langage, et des considérations interne à la théorie. Mais chacune de ces raisons comporte des défauts assez graves. Je discute la possibilité que les langues peuvent se différencier en termes de complexité ainsi que de difficultés pour formuler une mesure de complexité relative.
Références : Miestamo, Matti, Kaius Sinnemäki & Fred Karlsson (eds) 2008. Language complexity: Typology, contact, change. Amsterdam: John Benjamins.
Sampson, Geoffrey, David Gil & Peter Trudgill (eds) 2009. Language complexity as an evolving variable. Oxford.
Alain Rouveret (Paris 7 / LLF) : « Pourquoi le portugais est différent ? Un micro-paramètre dans les langues romanes ».
Le portugais européen se distingue nettement des autres langues romanes en ce qu'il présente conjointement trois phénomènes qui sont absents en espagnol, en roumain, en italien et en français: (i) structures à ellipse du groupe verbal (VPE) où le constituant élidé est gouverné soit par un auxiliaire, soit par un verbe lexical; (ii) enclise dans les propositions racines affirmatives déclaratives; (iii) propriétés interprétatives du pretérito perfeito composto (passé composé), qui ne fonctionne jamais comme un aoriste, mais impose l'interprétation itérative de l'événement décrit. Partant de l'observation que ces trois phénomènes, bien que différents en nature, impliquent tous le groupe verbal et sa relation au domaine flexionnel, je démontre que l'idée que les dérivations fonctionnent par phase et l'hypohèse que le groupe verbal définit une phase ouvrent la voie à une explication de la corrélation observée, une fois qu'on les combine avec une proposition sur l'équipement en traits de la catégorie v et les diverses façons dont le trait [temps] de v peut être valué. Cette analyse permet aussi de se faire une idée plus exacte de ce qui sépare les langues qui disposent de VPE et celles où ce phénomène n'est pas attesté.
Par delà son intérêt intrinsèque, le phénomène portugais amène aussi à s'interoger sur la notion de "paramètre", qui, dans les grammaires de Chomsky, sert de base à la caractérisation de la variation linguistique. Il faut reconnaître que le succès de l'approche paramétrique à la variation poursuivie dans les années 80 et 90 est tout relatif. Et il n'est pas certain que la notion ait encore sa place dans une théorie qui, comme le Programme Minimaliste, considère le langage comme un objet parfait du monde naturel. On ne sait pas en particulier s'il convient de raisonner en termes de micro- ou de macro-paramètres, si la variation est pré-inscrite dans les principes ou est attribuable à des différences dans la composition en traits des éléments fonctionnels, si les paramètres font partie de l'équipement préalable caractérisant la faculté de langage ou résultent du processus d'apprentissage lui-même, ni quelle est leur position dans l'ensemble du dispositif grammatical. Le phénomène portugais apporte des éléments de réponse à ces diverses questions. |
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| responsibles | Carlier |
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