Le point de vue des perroquets : leur prêtons-nous une psychologie minimale ?

old_uid10719
titleLe point de vue des perroquets : leur prêtons-nous une psychologie minimale ?
start_date2012/01/21
schedule14h-16h30
onlineno
summaryLe chercheur en éthologie cognitive est forcément confronté au point de vue de l’animal : non seulement c’est fréquemment le sujet de ses recherches, mais de plus les animaux testés imposent leur point de vue. En effet, ils peuvent refuser de répondre si les questions posées ou les récompenses proposées ne les motivent pas suffisamment, ou encore, sans forcément que le chercheur s’en aperçoive, répondre à une question autre que celle qui est censée leur être posée. Mais c’est peut-être au moment où ils nous exaspèrent le plus que nos animaux ont le plus à nous apprendre… l’éthologue peut ainsi découvrir que les interactions qui se passent autour des expériences sont parfois aussi intéressantes, voire plus, que les expériences elles-mêmes. C’est justement cette façon de prendre en compte le point de vue de l’animal et d’apprendre plus de ce qui se passe autour de l’expérience que dans l’expérience elle-même, qui amène à s’interroger, en philosophe, sur les présupposés non questionnés aussi bien de l’expérience que de ce qui se passe autour de l’expérience ou entre les expériences. Le chercheur ne prête-t-il pas aux animaux une psychologie minimale qui n’est pas questionnée parce qu’elle est une condition de possibilité des expériences ? C’est, notamment la question de la motivation ou de l’incitation prêtée aux animaux qui paraît comparable à celle qui conduit à la construction de l’homo oeconomicus ou de l’idiot rationnel. C’est la pertinence de cette psychologie, commune à l’homme et à l’animal, dès qu’on les rend objets d’expérience, que l’on voudrait interroger.
responsiblesLe Goff, Martin-Freville