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Le mystère de l'acquisition des langues à travers le prisme de la créolistique| old_uid | 12112 |
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| title | Le mystère de l'acquisition des langues à travers le prisme de la créolistique |
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| start_date | 2013/02/18 |
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| schedule | 10h |
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| online | no |
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| location_info | salle D 143 |
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| details | Organisé par l’équipe Architecture Grammaticale de l’UMR 7023 Structures Formelles du Langage et le Groupe de Recherche en Grammaires Créoles |
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| summary | Depuis le milieu du 18e siècle, l’étude des langues créoles s’articule autour d’une question simple : les langues créoles sont-elles des langues comme les autres ?
Pour Greenfield (1830) qui a étudié le Sranan (Suriname) et Addison van Name (1870) qui propose une étude comparative de quatre créoles à base lexicale différente (c.-à-d. néerlandais, français, anglais, portugais/espagnol), la question ne se pose pas : rien ne distingue fondamentalement les créoles des autres langues du monde. Les processus de changement linguistique qui ont donné naissance aux créoles sont les mêmes que ceux que l’on observe couramment dans l’étude diachronique de toute langue. Pour Addison van Name, par exemple, la perte de la morphologie flexionnelle dans les langues créoles (thème de prédilection des exceptionalistes modernes comme McWhorter ou Bakker) s’observe également dans le développement des langues romanes à partir du latin.
Les conclusions de ces deux auteurs du 19e siècle ont été largement confirmées par des études modernes détaillées (p. ex. Chaudenson, DeGraff, Mufwene, Muysken), bien que d’autres auteurs (p. ex. Bakker, McWhorter, Parkvall, Plag) s’évertuent encore à prouver le contraire et cherchent toujours ce qui distingue les créoles des autres langues du monde.
Dans cet exposé, nous nous fondons sur ce qui nous parait être l’évidence, et qui du reste a déjà été démontré par les travaux précédemment cités: les parlers dits créoles sont avant tout des langues, c’est-à-dire des expressions de « l’organe du langage » au même titre que le gun (langue kwa), le kicongo (langue bantu), le mandarin (langue sinitique), le français (langue romane), etc. Cependant, nous montrons que du fait du contexte socio-historique dans lequel elles sont apparues, les langues créoles nous offrent la possibilité de mieux comprendre le phénomène de l’acquisition du langage.
En effet, un des défis de la linguistique formelle est de comprendre comment l’enfant qui apprend sa langue maternelle, finit par développer un système grammatical cohérent et relativement proche de celui des autres locuteurs de sa communauté alors même que pendant tout son apprentissage il a été confronté à un input varié, incomplet, et parfois contradictoire. Dans un contexte monolingue, il est souvent bien difficile d’isoler les différentes unités linguistiques que l’apprenant tisse ensemble lors du développement de sa grammaire interne. Cependant, les langues créoles, étant nées d’une situation multilingue impliquant des langues typologiquement différentes, nous offrent cette possibilité et nous permettent de mieux comprendre les hypothèses d’analyse (et donc les stratégies d’apprentissage) que les apprenants développent pendant l’acquisition. |
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| responsibles | NC |
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