Structure Informationnelle et Changement Linguistique

old_uid12438
titleStructure Informationnelle et Changement Linguistique
start_date2013/05/14
schedule09h
onlineno
detailsJournée d’études du projet ISTY “Information Structure and Typology: detachment constructions in languages and discourses”, Fédération TUL du CNRS.
summaryPlusieurs travaux et ouvrages collectifs récents se sont focalisés sur la structure informationnelle et son évolution diachronique. Cela résulte dans une analyse plus fine des phénomènes concernant l'ordre des mots, les détachements et les dislocations, la relation entre prosodie et saillance informationnelle, ou l'origine des marqueurs de focus ou de topique. Cette approche, qui combine les apports de la grammaire théorique de type formel, et des notions théoriques d’obédience fonctionnaliste et communicative, permet une approche plus riche des phénomènes de variation et de changement linguistique. Ainsi, par exemple, plusieurs volumes consacrés au changement de l'ordre des mots dans les langues germaniques (Hinterhözl et Petrova, 2009 ; Zimmermann et Féry, 2009 ; Meurman-Solin, Lopez-Couso et Bettelou, 2012) incluent des travaux consacrés spécifiquement au rôle de la structure informationnelle dans le déclenchement de changements typologiques de type basique (tel que le passage de OV à VO). C'est aussi le cas pour les études diachroniques consacrées aux langues romanes, telles que Salvi (2004), Sitaridou (2011), Martins (2011), Cruschina (2011), Bouzouita (à paraître), ou les contributions dans le numéro récent du Catalan Journal of Linguistics (2011). On peut inclure ici les nombreux travaux qui traitent de changements liés à ce qu'on appelle dans les études de type cartographique la périphérie gauche (phénomènes de type V-2 et leur relation avec la topicalisation, ou la position des sujets, entre autres). La structure informationnelle s'appuie parfois sur des éléments morphosyntaxiques précis, qui ont aussi une histoire. Les études sur la grammaticalisation ou l'émergence d'éléments fonctionnels impliqués dans le marquage de la structure informationnelle à partir d'éléments lexicaux éclairent parfois les relations cognitives sous-jacentes ou les contraintes pragmatiques associées à cette structure, et soulèvent des questions importantes sur l'interaction des différents modules linguistiques (voir, dans des perspectives très différentes, Hopper et Traugott, 1993 ; Fernandez-Vest, 2009 et à paraître, ou van Gelderen 2007, et les contributions dans Narrog et Heine, 2011, parmi beaucoup d'autres). Un troisième facteur de changement dans la configuration informationnelle d’une (ou des plusieurs) langues données est le contact linguistique (voir entre autres Heine and Kuteva, 2007 ; Ferraresi et Lühr, 2010 ; Van Gelderen, 2004 ; Corrigan, 2010; Slomanson, 2009). C'est une question ouverte de savoir dans quelle mesure la structuration informationnelle propre à une langue donnée change à cause d'une situation de contact, et quelles sont les résultats possibles de cette situation. Un résultat particulièrement intéressant est celui ou l’aboutissement grammatical de cette situation correspond à des structures qui n'existent pas au préalable dans les langues en contact (Etxepare, à paraître ; Irurtzun, à paraître , pour le contact Basque-Espagnol et Basque-Français; Fernandez-Vest et alii ,2011, contacts entre langues ouraliennes et autres langues). Dans ces cas là, le résultat du contact est manifestement médiatisé par des structures grammaticales ou des principes informationnelles universelles en relation avec des contraintes grammaticales spécifiques aux langues en contact. Cette médiatisation est évidente par exemple dans l'émergence des stratégies des questions in-situ en basque comme conséquence du contact avec le français (Duguine et Irurtzun, à paraître). Cette stratégie, adaptée du français, donne comme issue un ordre des mots qui est le contraire du français, le basque étant une langue de type SOV.   Etant donné que la structure informationnelle n'est pas directement accessible dans des textes correspondant à des corpus historiques, qui ne possèdent pas les repères discursifs habituels de la langue parlée, il est aussi question des méthodologies employées dans l'étude sur le changement linguistique relevant de ce domaine (voir en particulier Hinterhôlz et Petrova, 2009).     Pour cette journée d'études, nous accueillons des travaux concernant les aspects définis ci-dessus : des cas d'études concernant le changement linguistique dans l'ordre des mots et les relations de saillance discursive qui lui sont associées, les phénomènes de grammaticalisation associés au marquage grammatical de la structure informationnelle, le contact de langues et ses effets dans les changements linguistiques relevant de cette structure, et les questions méthodologiques associées à cette problématique.
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