Définir le vivant sans le délimiter

old_uid13054
titleDéfinir le vivant sans le délimiter
start_date2017/04/24
schedule16h-18h
onlineno
summaryLa question de la définition minimale du vivant a un statut particulier en biologie : c'est à la fois un prérequis méthodologique crucial, un point de rencontre entre les biologistes et les philosophes de la discipline, et un enjeu éthique. Si cette question a pu longtemps paraître abstraite, et spéculative quand elle était consubstantielle à celle des origines du vivant, elle a regagné en intensité depuis que des techniques récentes rendent pensable une approche expérimentale du problème, et permettraient même d'envisager une synthèse de vie en laboratoire à partir de matière inerte. Ces projets, qui constituent un des territoires de la biologie de synthèse, reposent sur le modèle du vivant-machine, ce qui rejaillit sur la définition elle-même, qui se redéploie souvent en une somme de fonctions, ou une convergence entre celles-ci, par exemple le métabolisme, la réplication et l'évolutivité. Cette situation instable pose de redoutables problèmes épistémologiques, notamment car elle fait cohabiter des discours incompatibles, ou qu'elle impliquerait de se résigner à l'arbitraire d'une pondération entre les fonctions minimales considérées. En s'appuyant sur des travaux théoriques croisés à des données récentes issues de l'observation naturaliste et des biotechnologies, on tentera de proposer qu'une définition minimale du vivant est non seulement nécessaire mais possible,  en mobilisant d'autres outils définitionnels que celui de la délimitation. Modeste mais aussi opérationnelle, elle pourrait ainsi se défaire d'une partie de l'arbitraire évoqué plus haut, mieux saisir l'originalité du monde vivant, et mieux déconstruire les récits sur l'ingénierie du vivant.
responsiblesBognon-Küss