Ecocide, génocide : parcours dans les textes juridiques internationaux

old_uid13407
titleEcocide, génocide : parcours dans les textes juridiques internationaux
start_date2014/02/10
schedule14h-16h
onlineno
summary« Si le génocide est bien le rêve des pouvoirs modernes, ce n’est pas par un retour aujourd’hui du vieux droit de tuer ; c’est parce que le pouvoir se situe et s’exerce au niveau de la vie, de l’espèce, de la race et des phénomènes massifs de populations. » (Foucault, La volonté de savoir, Gallimard, Paris, 1976, p. 180). Forgé en 1944 par le juriste américain Raphaël Lemkin pour qualifier la destruction systématique des juifs et des tsiganes d’Europe, le terme de génocide reste longtemps lié à la singularité de ce massacre, aussi bien dans un cadre juridique que dans l’usage courant. Il est nettement distingué de celui d’ethnocide qui est réservé à différentes formes d’anéantissements culturels. Le concept d’écocide, quant à lui, demeure confiné dans des cercles restreints pendant des dizaines d’années bien que son introduction dans le droit international ait été débattue dès 1947 à la Commission du droit international. Aujourd’hui, la pénalisation du crime d’écocide est l’objet d’une initiative citoyenne européenne, tandis que le terme de génocide, dont l’usage est considérablement étendu, connaît une nouvelle qualification juridique dans la Déclaration du droit des peuples autochtones et dans des décisions de justice, comme au Guatemala et au Brésil. S’il est vrai, comme l’affirme Foucault, que l’exercice moderne du pouvoir est essentiellement lié au génocide, la qualification d’un génocide dépend d’éléments permettant de définir l’acte de destruction physique et organisée d’un peuple. Sur quels critères juger l’extension juridique contemporaine de l’usage du terme de génocide ? Pourquoi vouloir introduire la notion d’écocide comme cinquième crime contre la paix ? Comment démêler les usages des termes génocide, ethnocide et écocide ?
responsiblesDétrie, Pélissier