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Aux origines des systèmes de référence temporelle : réflexions à partir du développement de quelques systèmes simples| old_uid | 13497 |
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| title | Aux origines des systèmes de référence temporelle : réflexions à partir du développement de quelques systèmes simples |
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| start_date | 2014/02/21 |
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| schedule | 14h |
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| online | no |
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| details | Thème de la séance : Acquisition langue seconde |
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| summary | La temporalité est une catégorie fondamentale de la cognition humaine, qui est encodée de manière complexe dans toute langue. Chaque langue présente un ensemble complexe de moyens (de nature adverbiale, verbale ou grammaticale) pour exprimer les caractéristiques temporo-aspectuelles d’une situation, à savoir pour commenter sa distribution dans le temps ainsi que pour situer le moment de son occurrence. La présence de marqueurs temporo-aspectuels est par ailleurs considérée comme l’un des traits qui distinguent les langues humaines par rapport à la communication animale (Pinker & Jackendoff 2005), alors que les premières formes de langage sont supposées avoir été confinées au hic et nunc (Bickerton 1990 ; Victorri 2005). Cependant, au delà de cette constatation sur le statut spécial de la temporalité dans les langues modernes, les principaux modèles sur l’évolution du langage (cf. Bickerton 1990, 2002 ; Jackendoff 1999, 2002) accordent peu de place à la temporalité, l’attention étant plutôt focalisée sur l’émergence d’une organisation syntaxique que certains considèrent comme le trait fondamentale de la faculté de langage (Hauser, Chomsky & Fitch 2002).
Pour établir des hypothèses sur l’origine des systèmes de références temporelle, je vais comparer le parcours évolutifs qui ont été attestés dans ce domaine dans des systèmes linguistiques « simples » actuellement observables : d’une part, les stades initiaux de l’acquisition spontanée d’une L2 (cf. les travaux du projet ESF dont Dietrich et al. 1995) et, d’autre part, les systèmes communicatifs de nature gestuelle (homesigns) qui sont développés par des sujets sourds sans contact avec les langues signées (cf. travaux de Goldin Meadow et Fusellier De Souza). Le choix de systèmes émergeant dans des circonstances en principe très éloignées - acquisition d’une langue disponible dans l’environnement vs. création d’un système communicatif en l’absence d’un modèle – vise à identifier des constantes développementales qui fourniraient une base empirique plus solide à toute spéculation évolutionnaire.
La présentation des traits développementaux qui caractérisent ces deux processus sera utilisée, dans un premier moment, pour discuter les déterminants linguistique, cognitifs et sociaux pouvant expliquer leurs similarités et différences, ainsi que l’écart par rapport aux langues achevées (Benazzo 2009a). Ensuite, les invariants développementaux attestés – notamment l’ordre de réalisation des opérations temporelles de base : situer dans le temps et donner une perspective aspectuelle – servira de base empirique pour (a) établir une séquence logique d’opérations temporelles dans un scénario évolutif et (b) réfléchir aux implications de cette séquence pour les modèles courants de protolangage (Benazzo 2009b, 2012). |
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| responsibles | Carlier |
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