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Les identités multiples dans les discours de et sur les femmes et jeunes filles dites « voilées » en France| old_uid | 13502 |
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| title | Les identités multiples dans les discours de et sur les femmes et jeunes filles dites « voilées » en France |
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| start_date | 2014/02/24 |
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| schedule | 14h-16h |
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| online | no |
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| summary | Je m’intéresserai à l’articulation entre genre, « race » et classe selon une approche de sémantique lexicale et discursive, en travaillant sur la question des identités multiples telle qu’elle peut être illustrée par les procédés linguistiques et discursifs de catégorisation (e.g. Bannerji 2012). Il s’agira en particulier de déterminer la part du genre dans les discours à la fois de et sur les femmes et jeunes filles dites « voilées » en France.
Pour ce faire, je m’appuierai sur un corpus ouvert constitué autour du moment socio-politico-discursif que les médias français ont pu nommer « l’affaire du voile » (2003-2004). Ce moment sera principalement étudié dans le discours de la presse généraliste française, en particulier pour élaborer l’analyse des phénomènes d’hétéro-désignation, qui y sont majoritairement représentés. Des sources diversifiées viendront en complément, tant du point de vue textuel (textes institutionnels, associatifs, etc.), que du point de vue référentiel (moments discursifs plus récents). Outre ce corpus, l’auto-désignation sera principalement étudiée à partir des témoignages écrits recueillis dans Chouder, Latrèche & Tévanian (2008), ainsi que dans des publications militantes, comme les sites internet de collectifs constitués en réaction à « l’affaire » et au vote de la loi du 15 mars 2004 (Collectif des femmes pour l’égalité, Une école pour tous-tes etc.).
Si la désignation (de soi ou de l’autre) passant par l’attribut du foulard ou « voile » islamique (hidjab) s’applique nécessairement à des personnes catégorisées comme femmes, cette assignation est à même de demeurer implicite (en particulier quand l’accent est mis sur leur identité religieuse), ou bien de se trouver explicitée (par exemple dans les arguments féministes, quelle que soit par ailleurs leur orientation idéologique). Dans tous les cas, la dimension genrée croise la racisation des personnes désignées, descendantes d’immigrantEs, principalement d’origine Africaine ou Nord-Africaine (Guénif-Souilamas 2000), et la question se pose de savoir comment s’articulent ces deux dimensions en fonction des stratégies socio-politiques et discursives (majoritaires d’une part, ou minoritaires) impliquées par les différentes formes de domination en jeu (Delphy 2008).
Je mènerai tout d’abord une étude contrastive de la construction lexicale et syntaxique de l’image de soi d’une part (e.g. Chetcuti 2012), des « autres » d’autre part. Une approche textuelle de l’usage argumentatif des désignants et prédicats recensés doit ensuite permettre de faire ressortir la pertinence (ou non) du genre en fonction des visées pragmatiques contradictoires attestées dans le corpus et de décrire, ce faisant, les rôles discursifs qui lui sont assignés, en articulation avec les dimensions identitaires de « race » et de classe. À travers l’analyse linguistique et discursive des phénomènes de nomination, notamment dialogiques, cette contribution devrait donc permettre de préciser certaines modalités linguistiques et discursives de l’intersectionnalité (Palomares & Testenoire 2010). |
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| responsibles | Détrie, Pélissier |
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