Phénoménologie et neurosciences : quelles perspectives ?

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titlePhénoménologie et neurosciences : quelles perspectives ?
start_date2014/09/29
schedule13h30
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summaryLa phénoménologie est un courant philosophique qui a été développé au début du 20ème siècle par Husserl mais qui trouve ses racines chez les philosophes sceptiques grecs, puis chez St Augustin et surtout Descartes. La caractéristique de la phénoménologie est qu’il ne s’agit pas d’une philosophie théorique, même si comme toute philosophie elle requiert un appareillage théorique. C’est une philosophie qui pose la question du « comment » : comment je vis, comment je connais, en partant du sujet (Husserl, Merleau-Ponty) ou de l’être (Heidegger). De ce fait c’est aussi une épistémologie. Le nœud méthodologique de la phénoménologie est constitué de a) la suspension du jugement (épochè grecque) et b) la description la plus rigoureuse, sans pré-conceptions (dans une sorte de naïveté) c) l’emphase mise sur les contenus et processus de la conscience. La rencontre des neurosciences et de la phénoménologie pourrait sembler improbable, voire artificielle. Mais chacun sait, s’il est honnête, que, malgré nos efforts de rigueur, dans nos laboratoires, nos choix méthodologiques, protocolaires et analytiques sont loin de satisfaire à l’objectivité postulée et demandée par les sciences. Nous, sujets réalisant nos expérimentations, nous sommes des êtres de chair, avec nos humeurs, nos croyances, nos expériences etc.. On pourrait craindre sur la phénoménologie dissolve l’approche scientifique en la rendant à la fois contextualisée et particulière. Or la phénoménologie s’accorde à une nouvelle épistémologie rendue nécessaire par la mécanique quantique et nommée épistémologie quantique (ou cybernétique du second ordre). Dans celle-ci, le sujet expérimentant devient un membre de l’équation. La phénoménologie s’accorde donc à une nouvelle manière de faire de la science, malheureusement largement ignorée des chercheurs en biologie. Dans cet exposé nous aborderons les modalités de la rencontre de la phénoménologie avec les neurosciences avec : 1) la phénoménologie comme pendant de l’épistémologie quantique, 2) la phénoménologie comme permettant d’expliquer certains résultats empiriques, 3) la phénoménologie comme susceptible de générer de nouveaux protocoles, 4) la phénoménologie mise en regard et éventuellement naturalisée par les neurosciences (Varéla), et 5) la phénoménologie comme critique radicale du pré-donné.
responsiblesBurle, Sargolini