|
Mais où sont passés les Indo-Européens ?| old_uid | 14894 |
|---|
| title | Mais où sont passés les Indo-Européens ? |
|---|
| start_date | 2015/01/08 |
|---|
| schedule | 17h-19h |
|---|
| online | no |
|---|
| summary | La question indo-européenne n’est pas seulement un problème réservé aux érudits les plus pointus quant à la grammaire comparée des langues. C’est le cadre, ou le miroir, à travers lequel l’Europe, à partir du XVIIIe siècle, s’est mise à penser et à imaginer ses origines – et à les penser indépendamment des mythes bibliques et chrétiens. De ce fait, les savants européens, mais aussi les idéologues et les hommes politiques ont mobilisé concurremment des disciplines aussi diverses que la linguistique (qui émergea justement, à la fin du XIXe siècle, à partir de la grammaire comparée des langues indo-européennes), l’archéologie préhistorique, l’ethnologie, l’anthropologie physique (dite aussi biologique) ou encore la mythologie comparée. Ils ont pensé leurs origines, et se sont pensés eux-mêmes, le plus souvent de manière circulaire, dans les termes d’un peuple originel (Urvolk en allemand), parlant une langue originelle (Ursprache), vivant dans une patrie originelle (Urheimat), et parti à la conquête de l’Europe et d’une partie de l’Asie – image inversée de la colonisation du monde qu’entreprenaient dans le même temps les soldats et les missionnaires européens.
En l’état actuel de nos connaissances, on peut montrer qu’il n’est pas de réponse scientifique avérée, du moins dans les termes de la question telle qu’elle est posée usuellement (Urvolk – Ursprache – Urheimat). Cela ne signifie nullement qu’il faille remettre en cause les indéniables apparentements entre langues ou entre mythes que l’on peut constater dans le domaine spatio-temporel considéré ; mais doit au contraire inciter d’une part à rechercher des modèles explicatifs plus complexes, qui ont déjà été proposés, bien que de manière minoritaire, et qui sont couramment utilisés dans d’autres champs. Mais en définitive, le plus intéressant est sans doute de tâcher de dresser ainsi le bilan de cette histoire intellectuelle de l’Occident, dans sa tentative de penser ses origines, son histoire et ses cultures. |
|---|
| responsibles | Désveaux, Lassègue, de Fornel |
|---|
| |
|