Le présent de l’indicatif comme marqueur dialogique d’un discours rapporté chez des élèves allophones

old_uid15167
titleLe présent de l’indicatif comme marqueur dialogique d’un discours rapporté chez des élèves allophones
start_date2015/03/02
schedule14h-16h
onlineno
summaryObservations : Les élèves nouvellement arrivés observés en classe sont âgés de 6 à 11 ans. Dans 80% des cas, ils sont déjà plurilingues au moment de leur arrivée en France. Leurs langues d’origine sont l’arabe dialectal, le berbère ou le thaï. Leur parcours migratoire les a amenés dans un autre pays de l’UE auparavant. En d’autres termes, avant d’acquérir le français, ils possèdent donc déjà une première langue seconde : italien, espagnol, hollandais. L’analyse des interactions verbales en situation d’échanges conversationnels, a permis d’étudier un aspect particulier de l’expression des temps verbaux dans ces situations d’interlangue. Hypothèse et analyse : Au travers de l’utilisation récurrente du discours rapporté et du discours direct notamment, dans les différents tours de paroles, nous avons pu remarquer un fonctionnement spécifique de l’emploi des temps verbaux qui pourrait s’apparenter, si on en fait une analyse un peu hâtive, à un « emploi fautif ». En effet les constructions encore maladroites du discours rapporté laissent apparaitre que les différents syntagmes verbaux ne sont plus porteurs de l’instruction temporelle adéquate en lien avec la situation de communication du locuteur-énonciateur dans le cadre de discours enchâssés. Une observation plus précise du contexte social de l’interaction verbale met en évidence le fait qu’en situation de discours rapporté, le temps verbal fonctionnerait plutôt en écho dialogique avec un autre discours tenu en amont et portant sur le même objet. Ce discours antérieur portant sa propre instruction temporelle en lien avec sa propre situation de communication, réapparaît ainsi dans ce nouvel énoncé et semble fonctionner comme un recours qui participe pour l’apprenant à la construction de son nouvel énoncé en langue cible ; parfois au détriment de la localisation temporelle. Par exemple : « Je dis ma mère… il me dit de faire tant choses à la maison alors je vénais pas à l’école aujourd’hui » (sic). Nous postulons que cet énoncé en amont, validé par une autre instance énonciative et chargé de toutes ses marques déictiques et modales constitue un levier d’acquisition de la langue cible (le français comme deuxième langue seconde). Si l’on reconnaît au temps verbal deux grandes fonctions : la localisation temporelle, et la saisie aspectuelle, il semblerait que dans les processus d’acquisition, la deuxième fonction apparaisse parfois en amont de la première.
responsiblesDétrie, Pélissier