Quelques spécificités du langage chez des enfants sourds profonds porteurs d’implants cochléaires : prédication et prépositions

old_uid15881
titleQuelques spécificités du langage chez des enfants sourds profonds porteurs d’implants cochléaires : prédication et prépositions
start_date2018/05/07
schedule14h-17h
onlineno
summaryLa surdité profonde bilatérale et prélinguale diagnostiquée chez un tout jeune enfant donne lieu au choix parental entre une langue signée, une langue orale, voire le bilinguisme. Nous nous intéressons aux cas des enfants qui communiquent par une langue orale – en l’occurrence le français ou l’anglais, après une implantation cochléaire. Désormais les implantations s’effectuent de plus en plus tôt, parfois autour de 9-12 mois, limitant ainsi la durée pendant laquelle l’enfant n’a pas accès à la parole. Nous nous intéressons aux répercussions sur le langage que cette période sans audition pourrait avoir, sachant que les perceptions sensorielles contribuent grandement à l’établissement des conceptions ou représentations d’ordre cognitif, mises en œuvre dans le langage (cadre théorique de la linguistique cognitive, cf. Lakoff, Langacker, Talmy, Lapaire). De quelle nature sont ces répercussions ? Nous observerons plus particulièrement l’activité de mise en relation (Vincent-Durroux 2017), pour évaluer en quoi elle présente des spécificités chez les sourds profonds. Pour cela, dans un corpus oral recueilli auprès d’enfants et d’adolescents porteurs d’un implant et âgé de 3 à 15 ans, nous étudierons la prédication et les prépositions, formes au « caractère relationnel inhérent » dont l’emploi requiert l’existence ou la présence d’une autre unité (Croft 1991 : 62-63). Nous montrerons que les spécificités relevées pourraient être attribuées à des particularités d’ordre cognitif (Bourdin 2016), concernant la mémoire phonologique dans le cas de la prédication, et les représentations spatio-temporelles dans le cas des prépositions.
responsiblesDétrie, Pélissier