Dire la période classique : analyse prosodique de quatre productions

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titleDire la période classique : analyse prosodique de quatre productions
start_date2019/03/18
schedule14h-16h
onlineno
summaryLa segmentation du discours est une nécessité à l’oral, ne serait-ce que pour reprendre son souffle. A l’écrit, elle a plutôt pour but de faciliter la lecture, et de rendre plus sensibles les articulations syntaxiques et sémantiques. L’hypothèse qui fonde ce travail est que la segmentation en « phrases », qui est loin d’être systématique dans l’oral spontané, ne l’est pas non plus à l’écrit. Au XVIIe siècle, beaucoup de textes sont conçus, soit sur le modèle du « flot continu » (lettres, documents administratifs, textes de « peu lettrés »), soit sur un modèle en unités larges qu’on dénomme alors « périodes ». Mais les périodes peuvent difficilement se dire d’un seul souffle. Par ailleurs, elles ne sont pas nécessairement une donnée de départ, la ponctuation étant souvent absente dans les manuscrits. Imprimer un texte comme le dire à l’oral demande donc un travail sur la textualité. L’unité large (« période » ou phrase longue) et les unités intermédiaires (qu’on pourra appeler « clauses ») sont à faire, dans un processus dynamique qui demande des décisions. C’est sur ce type de décisions, à l’écrit comme dans le cadre de l’oralisation, que nous mènerons l’expérimentation. Le matériau de base sera un extrait du « Sermon sur la mort » de Bossuet (1662). Nous en présenterons les différents états écrits, entre manuscrit et choix de différents imprimeurs, du XVIIIe au XXe siècle, de manière à montrer le statut fluctuant de la segmentation. L’objectif général est ensuite de comparer quatre oralisations dont nous possédons les enregistrements : une oralisation ancienne (Ferdinand Brunot, 1912), une oralisation des années 1960, une oralisation récente, et une oralisation en tentative « historiquement informée » (Eugène Green). Dans le cadre de ce séminaire, nous présenterons essentiellement l’analyse prosodique menée sur l’enregistrement de Ferdinand Brunot. Celui-ci non seulement s’est enregistré, mais nous a laissé une « auto-analyse » écrite de son enregistrement. Nous verrons quels enseignements les outils modernes de l’analyse prosodique peuvent nous apporter sur sa production. Nous comparerons ensuite brièvement cette dernière avec les autres propositions. Par ce travail, l’objectif est d’approcher de plus près le phénomène de sa segmentation et de la séquentialité en discours, tant à l’écrit qu’à l’oral.
oncancelsous réserve
responsiblesSteuckardt, Pélissier