Psychologie sociale et génocide : l’expérience de Stanley Milgram permet-elle de résoudre le problème des bourreaux ordinaires?

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titlePsychologie sociale et génocide : l’expérience de Stanley Milgram permet-elle de résoudre le problème des bourreaux ordinaires?
start_date2021/04/19
schedule20h
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summaryQue ce soit dans son article « Behavioral Study of Obedience », publié en 1963, ou dans Obedience to Authority, publié en 1974, Stanley Milgram motive ses recherches en psychologie sociale par le désir de comprendre comment les atrocités nazies furent possibles. Les résultats de son expérimentation permettent-il vraiment d’expliquer comment des hommes ordinaires ont pu devenir des tueurs de masse ? Cette question a généré deux types de désaccords : Désaccord entre ceux qui acceptent la pertinence historiographique de l’expérience et ceux qui la refusent. Le cas central est ici celui de Christopher Browning et Daniel Goldhagen. Dépouillant l’un et l’autre les mêmes archives, celles du procès de membres du bataillon 101 de l’Ordnungpolizei, ils ont proposé deux explications diamétralement opposées de l’implication de citoyens ordinaires dans la mise en œuvre de l’Holocauste. Désaccord entre différentes manières de concevoir la pertinence historiographique de cette expérimentation. Paul Roth, qui adhère à la position de Browning, a ainsi sévèrement critiqué l’interprétation de Milgram par Zigmund Bauman. J’explorerai ici une troisième voie : le dispositif expérimental de Milgram est pertinent pour le problème des bourreaux ordinaires, mais la manière dont il l’interprète rate l’essentiel du phénomène.
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