En pas chassés : recherche-création en sciences du langage, une enquête poétique et sociolinguistique

old_uid19135
titleEn pas chassés : recherche-création en sciences du langage, une enquête poétique et sociolinguistique
start_date2021/05/11
schedule13h30-15h30
onlineno
location_infobât. Stendhal-hall nord), Amphithéâtre 5
detailsAspects et enjeux sociaux du langage
summaryCe projet de thèse en recherche-création entrelace poésie, performance et sociolinguistique dans une enquête ethnographique sur la pratique féminine de la chasse en France aujourd’hui. Sociolinguistique et création artistique y sont envisagées comme expériences, traversées (voir Philippe Lacoue-Labarthe 1986, sur l’expérience comme traversée d’un danger), pratiques d’altérité, et menées conjointement. La recherche-création se développe ces dernières années de façon protéiforme, encore non normalisée. Art et science y sont mobilisées sur le mode du dialogue, de l’aller-retour via des collaborations entre artistes et chercheureuses, ou de façon consubstantielle, dans des modes d’entrelacement brouillant significativement les frontières. Comment articuler ces différents modes du chercher en sciences du langage ? Quelle circulation trouver entre poésie et sociolinguistique, sans instrumentaliser la poésie, en s’assurant de la scientificité de la démarche ? Me situant comme poétesse et chercheuse (doctorante chercheuse), j’expérimente dans ce travail une forme in vivo de la recherche-création, c’est-à-dire en première personne (pour reprendre les termes de Danielle Boutet, 2018). Une forme que j’imagine en pas chassés, glissant latéralement de la démarche scientifique à la création et inversement, chacune se rapprochant continûment l’une de l’autre, dans un même pas. Si la répétition du chassé permet l’exécution d’un galop continu (Larousse en ligne), je tente pour ma part d’avancer pas à pas, sans galop mais bien en continu dans ce double mouvement, vers une perception, aperception, interprétation ou connaissance du terrain - tout en interrogeant l’hybridation des champs, via une méthode réflexive et une mise en perspective épistémologique. Cette répétition du chassé se concrétise, pour le moment, en vecteurs, perspectives, réalisations diverses : un texte poétique en lien aux notes de terrain (en cours), une transcription d’entretien sous forme de partition (en projet), le récit poétique d’une performance réalisée dans le cadre de l’enquête (passage du permis de chasser, en cours). Le texte met en acte et en oeuvre la langue cynégétique, la performance et son récit permettent de circuler d’un milieu à un autre, la transcription-partition souligne les ponctuations d’un discours, tente de saisir autrement la parole : chacun de ces moments s’inscrit comme un pas de plus dans la recherche, l’analyse, la perception du terrain. En quoi ces dimensions viennent irriguer, nourrir ou modifier l’approche sociolinguistique, ou en quoi la sociolinguistique vient altérer, transformer ou enrichir la pratique poétique, c’est un des enjeux de mon travail de thèse de le découvrir. Références : Boutet, D. (2018). La création de soi par soi dans la recherche-création : Comment la réflexivité augmente la conscience et l’expérience de soi. Approches inductives : travail intellectuel et construction des connaissances, 5(1), 289-310. https://doi.org/10.7202/1045161ar Lacoue-Labarthe, P. (1986 [2015]). La poésie comme expérience. Paris : Christian Bourgois Larousse en ligne. Chassé : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/chassé/14858 (page consultée le 23/04/2021)
responsiblesSimon