Observations sur des groupes nominaux en créole martiniquais manifestant de l'alternance codique avec le français

old_uid19914
titleObservations sur des groupes nominaux en créole martiniquais manifestant de l'alternance codique avec le français
start_date2022/01/17
schedule14h-17h
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detailsEn ligne
summaryL'annotation d'un corpus d'émissions radiophoniques en créole martiniquais, enregistrées en 2005, fait apparaître de multiples alternances entre créole et français, notamment, sans surprise, lorsque les locuteurs abordent des domaines techniques ou administratifs. J'ai focalisé mes observations sur un ensemble d'exemples de groupes nominaux, car la structure de ceux-ci présente des différences fondamentales en français et en martiniquais (notamment en ce qui concerne la position des déterminants défini et démonstratif). Une tentative d'analyse de la structure des exemples révèle qu'il est très difficile de trouver un ensemble de règles simples régissant la logique d'apparition des points d'alternance, que ces règles soient formulées en termes de contraintes sur l'enchaînement linéaire des constituants (comme chez Sankoff et Poplack , 1981), ou même sur la structure syntaxique (comme chez Belazi, Rubin et Toribio, 1994). Des perspectives plus éclairantes sont offertes par la prise en compte de l' «histoire générative» des séquences observées, comme dans la théorie du cadre de la langue matrice (Matrix Language Frame) de Myers-Scotton (1993) et ses différentes reformulations. Dans cette analyse des, suivant Mahootian (1993) j'utilise les outils analytiques de la théorie des grammaires à adjonction d'arbres (TAG: Tree Adjoining Grammars) pour représenter l'histoire dérivationnelle des phrases. Il apparaît ainsi qu'une structure présentant apparemment (au moins) une double alternance, comme : ni an serten nomb de faktè AVOIR INDF.SG certain nombre de[FR] facteur "il y a un certain nombre de facteurs" s'explique plus simplement comme résultant de l'adjonction d'un « quasi déterminant » français (un certain nombre de N-comptable) dans une phrase de base en martiniquais (ni faktè = "il y a des facteurs"). La proximité de nombreux items lexicaux des deux langues semble faciliter une relative flexibilité dans la réalisation phonologique de la forme de surface, dans ce qui est décrit par Muysken (2000, 2013) comme une stratégie de lexicalisation congruente. Références Hedi M. Belazi, Edward J. Rubin & Almeida Jacqueline Toribio. 1994. Code-switching and X-Bar theory: The Functional Head Constraint. Linguistic Inquiry 25(2). 221-237. Shahrzad Mahootian. 1993. A null theory of codeswitching. Evanston, IL: Northwestern University Ph.D. Dissertation. Pieter Muysken. 2000. Bilingual Speech. A Typology of Code-Mixing. Cambridge: Cambridge University Press. Pieter Muysken. 2013. Language contact outcomes as the result of bilingual optimization strategies. Bilingualism: Language and Cognition 16(4). 709-730. Carol Myers-Scotton. 1993. Duelling Languages: Grammatical Structure in Codeswitching. Oxford: Oxford University Press. David Sankoff & Shana Poplack. 1981. A formal grammar for code-switching. Papers in linguistics: International Journal of Human Communication 14(1). 3-45.
responsiblesCabredo Hofherr