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Des corpus d’interactions pour le développement de la conscience sociopragmatique en enseignement de langues| title | Des corpus d’interactions pour le développement de la conscience sociopragmatique en enseignement de langues |
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| start_date | 2024/12/17 |
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| schedule | 14h |
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| online | no |
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| location_info | salle A 226 |
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| summary | Bien que la version révisée du Cadre Européen Commun de Référence (Conseil de l’Europe, 2018) mette l’accent sur l’interaction, la conception de ressources didactiques, tout comme les pratiques enseignantes, semblent encore privilégier une compétence qui rendrait l’apprenant capable de «communiquer» –dans la perspective de construction d’un discours monogéré– plutôt que d’«interagir» –dans le sens d’une co-construction située, dialectique et dynamique, sujette à variations en fonction des paramètres situationnels, mais aussi des réactions et apports de chacun des interactants. En effet, si le découpage et la progression des contenus notionnels et fonctionnels s’inspire bien de la théorie des actes de parole et si les routines et formules pour accomplir des macro- et micro-fonctions sont envisagées en fonction des genres discursifs et typologies textuelles, un élément, pourtant indispensable à l’interaction, continue à recevoir un traitement anecdotique dans la conception de méthodes et manuels d’enseignement : une composante qui se situe au croisement entre la pragmatique –les ressources langagières dont on dispose dans une langue donnée pour l’accomplissement des divers actes de parole– et le socioculturel –les normes, usages, mœurs qui régissent les choix langagiers et comportementaux effectivement réalisés lors d’une interaction concrète– et que nous pouvons concevoir en termes de «conscience sociopragmatique». Cette intersection fait très particulièrement ressortir l’influence de la politesse linguistique sur la structuration de l’interaction –actes de préparation et préfaces, marqueurs d’atténuation ou de renforcement, négociations explicites ou implicites…–, sur la gestion des relations interpersonnelles, sur l’évaluation des interventions en termes d’adéquation et de recevabilité sociale et sur les réactions suscitées.
Faisant rarement l’objet d’un enseignement explicite, cette conscience sociopragmatique semble généralement confiée à une sorte de compétence implicite, comme si l’expérience de l’apprenant, en tant que locuteur compétent en langue maternelle, suffisait à mobiliser le savoir-faire nécessaire pour interagir efficacement en langue étrangère. Or les règles sous-tendant l’usage social d’une langue sont culturellement déterminées, même si la proximité entre langues induit souvent une sorte d’«illusion de transparence». Le manque d’une telle compétence expose l’apprenant à une espèce particulière d’erreur, l’erreur pragmatique –pragmalinguistique ou sociopragmatique–, qui ne sera pas jugée par les locuteurs natifs avec la même indulgence ou bienveillance qu’une erreur de prononciation, de syntaxe ou d’orthographe. L’erreur pragmatique stigmatise l’apprenant en termes d’impolitesse.
Les corpus d’interactions se présentent, depuis lors, comme un outil incontournable pour un apprentissage –avec et sur corpus– qui permette à l’apprenant d’observer de vraies interactions, de repérer, à l’intérieur d’une variété de situations, les récurrences et les différences intra- et interlinguistiques, et d’avancer vers la construction de cette conscience sociopragmatique, doublée, grâce à la réflexion et à la participation active, d’une compétence métalinguistique et métacognitive. |
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| responsibles | Gobert |
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Workflow history| from state (1) | to state | comment | date |
| submitted | published | | 2024/12/05 10:22 UTC |
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