Construire un nouveau récit en didactique de la prononciation des langues dites "étrangères" : réflexions sociophonétiques autour de l'agentivité

titleConstruire un nouveau récit en didactique de la prononciation des langues dites "étrangères" : réflexions sociophonétiques autour de l'agentivité
start_date2022/09/30
schedule13h30-14h30
onlineyes
visiohttps://webvisio.univ-lorraine.fr/fr-FR/meeting/5100?secret=EoOWHf.Pi7aK_ivzmhg50Q
location_infosalle A 104
summaryTraditionnellement, la prononciation est considérée comme le « parent-pauvre », un objet « délaissé » ou encore le « /cinderella/ » dans la littérature scientifique anglophone. Cette présentation s’attachera dans un premier temps à déconstruire cette représentation à travers une approche épistémologique de la didactique de la prononciation. Analyser cette situation conduira à déterminer un continuum de possibilité pour l’apprenant·e allant de : 1) l’imitation d’un modèle, 2) l’intelligibilité, la compréhensibilité et la fluence, 3) une agentivité sur l’accent. Partant de ce constat et des implications tant didactiques que pédagogiques de l’adoption majoritaire de l’une de ces voies, nous proposerons de prendre *temporairement* le chemin d’une médiation de la prononciation. Nous appuierons les grands principes de cette médiation sur une approche sociophonétique (Zimman, 2020) reconnaissant la place d’une agentivité (Al-Hoorie, 2014) des individus dans la construction d’un ego langagier (Guiora & Acton, 1979). En parallèle, les travaux sur la théorie des systèmes dynamiques (Verspoor, De Bot, & Lowie, 2011) et du /translanguaging /(García & Lin, 2017) nous permettront de mieux comprendre que les mélanges au sein du répertoire des individus sont normaux lors du développement langagier et que ce dernier est dynamique tout au long de la vie. Nous nous appuierons sur les résultats de plusieurs études portant sur des terrains et convoquant des méthodologies différentes (analyse de discours télévisés, formation de formateur·rice·s, recherche-action, corpus d’articles scientifiques) dans le but de participer à une réflexion croisée permettant d’élargir le propos par rapport aux terrains convoqués. Les données permettent de confirmer que l’accent émerge bien d’une reconstruction et d’une co-construction au sein d’interactions écologiques. Aussi, chaque locuteur et chaque locutrice reconnu·e comme ayant un « accent » dispose d’un éventail de stratégies agentives lui permettant soit de tolérer cette situation soit de renverser la verticalité interactionnelle. Ces réflexions ouvrent sur l’intérêt de la mise en place d’une médiation de la prononciation en langues additionnelles (Miras, 2021a, 2021b).
responsiblesGobert