Histoire et philosophie des sciences du cerveau (séminaire du REHSEIS) (2006)

shared_uid284
titleHistoire et philosophie des sciences du cerveau (séminaire du REHSEIS)
typeSéminaire
year2006
start_date2007/03/16
stop_date2007/06/22
schedule14h30-18h15
activeno
websitehttp://www.rehseis.cnrs.fr/recherche/0607/seminaires/bio/cherici.htm
summaryAu cours du XVIIIème siècle, l’anatomie comparée, l’observation clinique, la corrélation des troubles de l’esprit et des lésions cérébrales contribuent à l’élaboration de nouveaux discours scientifiques et médicaux autour du cerveau humain. Elles renouvellent le dialogue entre la médecine, la physiologie, la philosophie et la psychologie. L’anthropologie médicale, en articulant la physiologie cérébrale avec la psychologie et la psychiatrie mais aussi la morale et la politique, révolutionne la conception de l’homme.   Ce séminaire se propose de mener une enquête épistémologique et historique sur l’origine des théories du rôle fonctionnel de l’organe cérébral. Il envisage de se décentrer de la littérature historiographique qui prend souvent en compte les étapes marquantes de la physiologie du système nerveux central et périphérique, ou encore les rapports entre sciences du cerveau et philosophie de la nature humaine, en mettant de côté l’apport spécifique de la clinique. Il nous semble fondamental de comprendre l’importance de cette médecine dans la compréhension de la physiologie cérébrale et dans la constitution de la psychiatrie.   On explorera les problématiques de l’appréhension du cerveau comme siège de la raison et de la folie, du jugement ordonné et du désordre des idées, de la nature humaine et de ses lésions. La folie, longtemps comprise selon le modèle du corps et de la théorie des humeurs, remonte ainsi des entrailles vers les structures cérébrales. On se demandera selon quelles modalités le fonctionnement normal et pathologique du cerveau est compris et conceptualisé. Quelles sont les pratiques qui permettent aux théories physiologiques de se constituer ? De quelle façon la pratique psychiatrique s’articule-t-elle, en particulier, aux observations anatomopathologiques et cliniques faites au XVIIIème siècle ? On s’interrogera aussi sur l’apport de la philosophie à la constitution de la psychiatrie puisque les sciences du cerveau ne se détachent qu’avec difficulté des débats sur la localisation des facultés de l’âme. L’origine de la démence peut-elle être localisée dans les mêmes aires que les facultés de l’âme ? Les recherches médico-philosophiques de La Mettrie ou de Cabanis, les pratiques chirurgicales et anatomiques, l’émergence de la psychologie et de la psychiatrie morale ou organique seront questionnées sur une période allant de 1730 à 1850. Le tournant historique entre 1780 et 1802 devra être plus précisément analysé. On peut rappeler, en effet, que, durant cette période, les institutions destinées à recevoir les aliénés sont réformées et spécialisées : entre 1781 et 1785, de nouveaux enseignements médicaux sont institués, des postes de gestion de ces maisons sont créés en France. En 1794 paraît Delle pazzia in genere e in specie de Vincenzo Chiarugi et, en 1801, est publiée la Philosophie de la folie de J. Daquin. Une nosologie rationnelle est énoncée tandis que le traitement moral prend la forme d’une thérapeutique. Cette médicalisation progressive se fait selon deux postulats essentiels : la curabilité de la folie et le traitement à la fois physique et moral des fous.
responsiblesCherici, Leféve