Cognition, motivation, action. Qu’est-ce qui nous fait agir ? (2005)

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titleCognition, motivation, action. Qu’est-ce qui nous fait agir ?
subtitleSéminaire inter-disciplinaire de sciences et technologies cognitives
typeJournée
year2005
start_date2006/01/23
stop_date2006/01/27
schedule09h30-18h30
activeno
websitehttp://www.utc.fr/phiteco/seminaire2006/index.html
practical_infoMontant des frais de participation et bulletin d’inscription à remplir en ligne, inscriptions : Stéphanie Rouault, stephanie.rouault@utc.fr - renseignements : François Sebbah (francois.sebbah@utc.fr) ou Emmanuel Bellengier (emmanuel.bellengier@utc.fr)
organisational_infoorganisé par l'EA 2223 COSTECH - Connaissance, organisation et systèmes techniques, université de technologie de Compiègne
summaryJ’entends par Affections les affections du Corps par lesquelles la puissance d’agir de ce corps est accrue ou diminuée, secondée ou réduite. (…) Quand nous pouvons être la cause adéquate de quelqu’une de ces affections, j’entends donc par affection une action ; dans les autres cas, une passion. Spinoza L’industrie contemporaine produit à vitesse sans cesse accélérée des objets et des dispositifs nouveaux mobilisant des technologies toujours plus complexes : comment les recevons-nous ? La grande affaire n’est-elle pas de s’en emparer dynamiquement ? La situation semble contrastée : l’engouement – voire la frénésie – sont toujours de mise dans certains cas (par exemple, le téléphone mobile) ; mais cela n’a rien de systématique : bien des nouveautés technologiques ne trouveront pas ou ne constitueront pas leur marché, comme on dit, ce qui signifie qu’elles ne sauront pas susciter le désir. Dans le rapport à la technologie – comme dans tous nos rapports au monde ? – les motivations ne semblent pas toutes – c’est le moins que l’on puisse dire – rationnelles (si on entend par là qu’elles seraient fondées sur un calcul coût/avantage). La question est bien celle de la motivation. Qu’est-ce qui nous motive ? Et « motiver » veut dire à tout le moins « disposer à agir » : qu’est-ce qui peut nous disposer à agir pour nous emparer des nouvelles technologies, sinon l’obscur objet qu’elles pourront faire miroiter à l’horizon de notre désir ? Ne s’agirait-il pas justement de la promesse d’accroître par leur médiation notre puissance d’agir elle-même ? Ainsi la problématique contemporaine de l’acceptabilité de la technologie nous conduit-elle au cœur du nœud où s’intriquent cognition, action et motivation. Elle implique de faire le point sur les différents modèles dont nous disposons pour connaître l’action humaine – dont il semble à tous le moins s’imposer qu’elle doit être considérée comme intentionnelle (qu’elle se fixe un but). Mais dire « connaître », en rigueur de termes, c’est déjà opérer un choix. On peut aussi opérer d’autres choix, et par exemple distinguer entre « connaître » et « comprendre » pour marquer une irréductibilité de méthode entre, justement, la connaissance des causes et la compréhension des motifs ou motivations : tout se passe comme si l’action humaine, enveloppée dans l’affectivité (pulsion, émotion, désir, etc.) et, faut-il rajouter, sans cesse prise dans l’imagination (du fantasme à la simple faculté de « mettre en image » : ne faut-il pas imaginer pour agir ?), mettait en porte-à-faux l’explication scientifique prenant appui sur les paradigmes les plus étroits. La fameuse « querelle des méthodes » est plus que jamais d’actualité à une époque où la prise en compte de l’émotion, de l’affectivité en général, contraint les sciences cognitives à réviser profondément leurs paradigmes fondateurs. Aujourd’hui, l’ordinateur cesse d’apparaître comme un paradigme pouvant rendre compte intégralement de la cognition humaine. Dans le même temps, l’humain lui-même n’est plus réduit à une machine à connaître elle-même réduite à une machine à calculer. N’est-il pas constitué par sa relation au Monde autant qu’il constitue ce dernier – et ce, essentiellement dans et par son action ; action qui implique qu’on s’intéresse au plus haut point à son moteur (minimalement l’impulsion, maximalement le désir) ? Dans une telle configuration, la technique ne peut plus être rencontrée comme une extériorité inessentielle : n’est-ce pas en elle et par elle que se nouent désir et action ? Pour le meilleur quand le désir en elle s’accomplit en puissance d’agir, et pour le pire si, se faisant « autonome », elle en vient à diminuer notre puissance d’agir ? */F.-D. Sebbah/*
responsiblesBellengier, Sebbah