Les parenthèses en Français (2007)

shared_uid587
titleLes parenthèses en Français
subtitleJournée de l’association Conscila (Confrontations en sciences du langage)
typeJournée
year2007
start_date2008/03/14
stop_date2008/03/14
schedule09h15-17h
activeno
websiteConscila_14_mar_08.pdf
summaryCette journée Conscila sur les parenthèses en français est envisagée comme un laboratoire d’expérimentation et d’échanges, préliminaire à un colloque international sur cette thématique de l’incidence, que nous souhaitons organiser en 2009 ou en 2010[2]. Dans les travaux consacrés à cette problématique, on constate que la notion de « parenthèse » fait fréquemment l’objet de définitions peu élaborées, voire d’absence de définition. La Grammaire d’aujourd’hui (Arrivé & al., 1986 : 469-470) ne prétend pas proposer, bien sûr, une définition exhaustive du concept ; mais l’entrée /parenthèse/ constitue néanmoins un bon point de départ pour une réflexion, dans la mesure où elle véhicule une conception « graphique » de ce qu’est une parenthèse : 1. La parenthèse est un fragment discursif inséré entre deux éléments d’une phrase : Saussure (Ferdinand, bien sûr, et non Raymond) a été attentivement lu par Lacan. Les dimensions de la parenthèse sont très variables : d’un mot à un long fragment de discours. Le statut de la parenthèse par rapport à la phrase dans laquelle elle s’insère est également très variable : apposition explicative, commentaire, métalinguistique, incise, digression, etc. 2. Au niveau de la manifestation écrite, la parenthèse – ouvrante : /(/ et fermante : /)/ – est l’un de éléments qui permettent de signaler le statut de parenthèse au sens 1 d’un élément du discours. La parenthèse est en concurrence avec le tiret et la virgule. Une parenthèse au second degré (parenthèse dans une parenthèse) est signalée par des crochets, au troisième degré par des accolades. La vision traditionnelle de ce qu’est une parenthèse – illustrée par la définition ci-dessus – soulève une quantité de questions, dont l’une ou l’autre sera abordée lors de cette journée Conscila : • Le niveau d’analyse auquel il convient de traiter les parenthèses. S’agit-il toujours, comme le soulignent Arrivé & al., de constituants intra-phrastiques ? Que faire des parenthèses « textuelles », i.e. des parenthèses qui se situent entre deux énoncés indépendants ? (Berrendonner, 1993) • Le degré d’intégration syntaxique de la parenthèse. Quelle est la nature de la relation qui unit la parenthèse à la construction-cadre ? L’incidente est-elle toujours un constituant syntaxiquement intégré (telle est la position dominante, cf. Marandin, 1999) ? L’incidente est-elle toujours prosodiquement « décrochée » (telle est la position dominante, remise en question récemment par Delais-Roussarie, 2005) ? • Le statut de l’oral. La définition ci-dessus s’applique aux parenthèses à l’écrit, mais elle ne permet pas de rendre compte des énoncés rencontrés dans les discours spontanés. C’est problématique dans la mesure où : • une part importante des faits n’est pas prise en compte par la description, puisque celle-ci ne rend compte que des parenthèses très prototypiques (cf. certaines études sur des exemples fabriqués). • la distribution des différents types de parenthèses n’est pas la même à l’oral qu’à l’écrit. Plus généralement, la connaissance du fonctionnement des parenthèses à l’oral reste encore très lacunaire. • L’inventaire des types de parenthèses. Le « etc. » de Arrivé & al., qui achève la liste du matériau morphosyntaxique susceptible de relever du domaine de l’incidence, suggère que l’inventaire des types de parenthèses demeure ouvert. Les classes de faits listées ci-après relèvent-elles ou non du domaine de l’incidence ? : « prédications secondes », « dislocations à droite », « apostrophes », « verbes recteurs faibles », « adverbes de phrase », « compléments différés », « incises de discours rapporté ». Quelles propriétés ces constructions apparentées partagent-elles avec les parenthèses ? • Les marqueurs de délimitation. Dans la définition de Arrivé & al., il est question des signes de ponctuation qui balisent les parenthèses à l’écrit. Or, on sait que la ponctuation (ortho)graphique ne transcrit pas congrûment la variété des phénomènes prosodiques de l’oral. Quels sont les moyens prosodiques utilisés pour la signalisation des parenthèses à l’oral ? On s’interrogera également sur l’existence d’autres procédés pour baliser le début ou la fin de la parenthèse : par exemple, les morphèmes comme hein, donc, bon, eh ben et les stratégies de reprise d’une partie ou de l’entier de la construction-cadre après la parenthèse. • Les rendements sémantico-pragmatiques. Qu’est-ce qui motive l’apparition d’une parenthèse ? Peut-on esquisser une typologie fondée sur la fonction discursive de chaque famille de parenthèses ? L’argumentaire et les questions soulevées ci-dessus trouvent pour la plupart leur origine dans un projet FNS suisse hébergé à l’Université de Fribourg (CH)[3]. L’étude de chacun des aspects contribuera à dégager quelques-unes des propriétés (formelles, prosodiques, sémantico-pragmatiques) qui appartiennent en propre au domaine des parenthèses en français.
responsiblesHeyna-Schumacher, Corminboeuf, Avanzi