Regards croisés sur l’énonciation : actualité d’Emile Benveniste dans les sciences du langage (journée Conscila) (2007)

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titleRegards croisés sur l’énonciation : actualité d’Emile Benveniste dans les sciences du langage (journée Conscila)
typeJournée
year2007
start_date2008/06/06
stop_date2008/06/06
schedule09h-18h
activeno
websitehttp://polartblog.blogspot.com/2008/05/emile-benveniste-vendredi-6-juin-2008.html
organisational_infoChaque intervention est suivie de 10 minutes de débat.
summaryAlors que sont parus récemment deux ouvrages sur des notions clés des Problèmes de linguistique générale et que les manuscrits de leur auteur connaissent leur premières explorations systématiques, il semble qu’on puisse, à nouveau et utilement, sacrifier au rituel, en se demandant : quelle est, aujourd’hui encore, l’héritage des notions d’Emile Benveniste (1902-1976) dans les sciences du langage ? Les deux recueils d’articles publiés en 1966 et 1974 par Gallimard et régulièrement réédités depuis ont érigé Benveniste en référence incontournable des sciences du langage, du moins dans les pays francophones. A quoi Benveniste doit-il cette ferveur ? Pas à la diffusion d’une théorie homogène appliquée à un objet d’analyse clairement délimité ; pas, autrement dit, au succès d’une école. Son rayonnement semble plutôt justiciable d’une attitude théorique, qui consiste non pas tant à s’attaquer à des objets positifs et spécifiques de la linguistique, qu’à formuler des « problèmes » qui sont l’abord sémiologique de questions regardant largement les sciences de l’humain. La capacité à inscrire la réflexion linguistique dans l’horizon d’une science de la culture – qui est une anthropologie, en ce que l’homme y est conçu comme un animal symbolique : voilà sans doute une des raisons de la diffusion des écrits de Benveniste au sein du cercle des linguistes et au-delà. De sa méthode – que l’étude des manuscrits récemment (re)découverts pourrait venir éclairer – résulte une façon de produire, au détour d’une analyse, des concepts au long cours : qu’on pense par exemple aux oppositions histoire/discours, sémiotique/sémantique, ou à l’appareil formel de l’énonciation. Quelque explication qu’on donne à cette postérité, le fait est que nombre de linguistes, travaillant sur des objets très différents s’engagent à parler – ou se désengagent en parlant – « selon Benveniste ». Mais alors : que disent-ils ? De quelles idées Benveniste est-il aujourd’hui considéré comme la caution, la ressource ou, parfois aussi, le fauteur ? Au prix de quelles accommodations les problèmes de linguistique générale sont-ils les solutions de linguistiques spécifiques ? Qu’en est-il aujourd’hui de l’héritage de celui qui – en approfondissant la matrice saussurienne – a été conduit sur les traces de l’énonciation ? Enfin, quel sort connaît cette dernière notion lorsqu’elle est réinvestie par les linguistes contemporains ? Plutôt qu’une épistémologie externe qui viserait à distinguer les vrais et les faux héritiers, au regard d’une hypothétique orthodoxie, on s’intéressera à la diversité et la diversification de l’héritage. L’idée est d’identifier, non des écarts et des errements, mais la fécondité et l’adaptation des concepts benvenistiens, celui d’énonciation en particulier, selon les milieux théoriques divers où ils sont implantés et où ils opèrent. Une telle démarche comparative est profitable autant pour l’histoire et l’épistémologie de la linguistique que pour son développement. Tel est notre présupposé. C’est pourquoi nous souhaitons réunir quelques-uns des chercheurs contemporains qui parlent et écrivent le plus souvent « selon Benveniste ». L'association ConSciLa (Confrontations en Sciences du Langage) a été créée en 1990 pour prendre le relais de la revue de linguistique DRLAV revue alors d’avant-garde. Régie par la loi de 1901, elle organise, depuis sa création, des journées scientifiques dont l’objectif est 1) de permettre aux chercheurs en linguistique et sciences du langage en général d’exposer leurs travaux récents ; 2) de favoriser les échanges et discussions entre tenants de divers courants. Elle a toujours eu pour objectif de maintenir un esprit d'ouverture scientifique et de débat libre. Ses membres sont rassemblés par le désir que des linguistes, depuis leur compétence, leur spécialité ou leur inquiétude particulière, parlent librement et sans exclusive théorique aucune avec d'autres linguistes, afin de participer à l'avancée des sciences du langage dans le souci constant de fonder la cohésion du champ sur l'échange et la réflexion critique. Dans ce but, ConSciLa tient à son indépendance et à son autonomie et ne fonctionne que sur le budget que représentent les cotisations des adhérents. L’association n’est liée à aucune institution en particulier et ne se maintient que grâce à l’activité bénévole des enseignants et chercheurs qui s’y dévouent.
responsiblesBrunet, Mahrer