Manuscrit - Linguistique - Cognition (séminaire commun au Lattice et à l'ITEM, UMR 8132) (2013)

shared_uid1472
titleManuscrit - Linguistique - Cognition (séminaire commun au Lattice et à l'ITEM, UMR 8132)
typeSéminaire
year2013
start_date2013/10/24
stop_date2014/06/19
schedule14h-17h
frequencyle jeudi
activeno
websitehttp://www.item.ens.fr/index.php?id=13698
summaryLoin du magma « brouillonnant » de la création, les « transformations effectuées par l’auteur après la mise en circulation du texte » (Lebrave) ont peu retenu l’attention de la critique génétique ; ce moment du processus soulève pourtant des questions fondamentales. La genèse éditoriale questionne en effet la partition constitutive de la génétique entre texte et avant-texte ; elle permet d’entrer en dialogue avec les traditions philologiques européennes qui lui font, quant à elles, une large place ; elle oblige à s’interroger sur l’attitude des écrivains face à l’édition et engage à penser une sémiologie de l’acte d’éditer ; elle éclaire et nourrit la distinction entre « étude des processus » à partir de leurs traces concrètes (les ratures) et « étude des transitions entre états » (Lebrave, 2009) ; entre traces matérielles et processus reconstruits à partir de leurs résultats ; elle impose de penser la dimension collaborative de l’instance écrivante-éditante… Ces questions, parmi quelques autres, dessinent le cadre général de notre réflexion. La partie introductive des séances y sera consacrée par le biais de courts exposés. Le cœur du travail collectif sera consacré à l’étude de la réécriture éditoriale sur un corpus hétérogène – littéraires (Ramuz, Cendrars) et de sciences humaines (Starobinski, Derrida) – dans le but de définir et de décrire la dimension linguistique du phénomène. Partant d’une définition de l’imprimé comme une substance et un statut de l’écrit exerçant des contraintes sur ses virtuelles réécritures, nous observerons la genèse éditoriale à l’aide de la notion de substitution orientée. Celle-ci suppose que toute réécriture d’un segment A en un segment B opère sur une base d’incidence déterminée à gauche comme à droite ; la substitution s’interprète alors doublement, par le rapport entre A et B et par l’effet différentiel de l’intégration de A et de B dans leur cotexte. Une telle notion est particulièrement appropriée pour décrire les réécritures éditoriales. Sur cette base, nous tenterons de dégager une typologie linguistique des réécritures qui complèterait (notamment sur le plan syntaxique et sémantique) la grille canonique des quatre opérations (ajout, suppression, remplacement et déplacement) dont les paramètres sont graphiques et quantitatifs. Il s’agit d’inventorier les points de vue linguistiques possibles sur la réécriture, points de vue qui sont aussi les conditions linguistiques de celle-ci. Par exemple et par hypothèse : substitution fondée sur le signifiant ou sur le signifié ; substitution réorganisant la syntaxe de l’énoncé incident ; substitution transformant la modalité énonciative ; substitution renforçant /affaiblissant la cohésion textuelle ; substitution réorganisant l’espace graphique du texte ; substitution contrainte par une évolution de la langue / de l’interdiscours ; etc. PUBLIC : Le séminaire s’adresse tout particulièrement aux linguistes à qui la genèse éditoriale fournit des variations attestées sur les faits de langue et les faits de texte qu’ils modélisent. Leur travail de modélisation est indispensable pour interpréter la réécriture. Plus généralement, il s’adresse également aux spécialistes du corpus, littéraires ou scientifiques, confrontés à la réécriture post-éditoriales, et gênés plutôt qu’éclairés par la notion de « variantes ».
responsiblesVauthier, Mahrer, Poibeau