Juger, préjuger, méjuger : processus & interventions (séminaire du LAPCOS - Laboratoire d'anthropologie et de psychologie cognitives et sociales, EA 3179) (2011)

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titleJuger, préjuger, méjuger : processus & interventions (séminaire du LAPCOS - Laboratoire d'anthropologie et de psychologie cognitives et sociales, EA 3179)
typeSéminaire
year2011
start_date2012/03/07
stop_date2012/05/23
schedule14h30-16h30
frequencyle mercredi
activeno
websitehttp://www.unice.fr/lapcos/actualites.htm
summaryTout au long de la vie quotidienne, nous jugeons ou méjugeons : nous jugeons la viande que nous mangeons bonne ou mauvaise, l’exposé de notre collègue brillant ou nul, une situation conflictuelle ou pas, un travail bien ou mal fait, etc. À chaque fois, il s’agit d’une mise en relation puisque nous affirmons qu’un attribut appartient ou pas à un sujet ou, plutôt, à l’objet du jugement. Certains de ces jugements sont sous l’emprise de préjugés, par exemple ethniques (Shayo & Zussman 2011), d’autant plus efficaces que nous n’en sommes pas conscients. L’opération de juger est protéiforme : jugements moraux, jugements esthétiques, jugements d’évaluation, de reconnaissance ou de distinction (Bourdieu 1979), opérations de jugement produites tout au long d’une activité pratique (e.g. conduire un véhicule, tagger, cuisiner, créer un parfum, fabriquer un objet), jugements qui peuvent être confiants ou douteux, que l’on peut suspendre (e.g. chez Russell (2011) la suspension agnostique du jugement), différer indéfiniment (e.g. dans le cadre d’une éthique de vie, tel Axel Heyst dans Victoire de Conrad), retirer (se déjuger), ou encore jugement dont on manque ou que l’on perd provisoirement (e.g. lors d’états altérés de la conscience), voire définitivement (e.g. certaines maladies neuro-dégénératives). On peut encore craindre le jugement des autres, ou bien le susciter. En fait, l’activité de jugement occupe une place si importante dans nos vies qu’il serait irréaliste de prétendre épuiser la richesse de cette notion dans le cadre d’un séminaire. Un autre risque est de vouloir embrasser trop large, la notion s’inscrivant dans un champ conceptuellement saturé de termes connexes : opinions, sentiments, decision-making, rationalité, fausses croyances, justice, justesse, discernement, etc. On ne peut donc suggérer que quelques pistes, avec toute la part d’arbitraire inhérente à... notre propre jugement de la pertinence des objets de recherche.
responsiblesSchadron, Candau