La règle en grammaire. Histoire et épistémologie (séminaire du laboratoire d’Histoire des Théories Linguistiques (HTL Labex EFL), UMR 7597, Université Paris Diderot Paris 7) (2021)

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titleLa règle en grammaire. Histoire et épistémologie (séminaire du laboratoire d’Histoire des Théories Linguistiques (HTL Labex EFL), UMR 7597, Université Paris Diderot Paris 7)
typeSéminaire
year2021
start_date2022/01/21
stop_date2022/01/24
schedule14h-16h
frequencyle lundi
activeyes
websitehttps://carnetshtl.hypotheses.org/4366
summaryDans la droite ligne d’un précédent programme de l’unité qui a porté sur l’exemple, le laboratoire HTL propose à partir de cette année un séminaire sur la règle dans les grammaires. Nous partons de l’intuition selon laquelle les ‘règles’ sont probablement un des ingrédients fondamentaux, peut-être nécessaires (avec les exemples, les paradigmes flexionnels,…) – toutes les grammaires comportent des ‘règles’ comme elles comportent des ‘exemples’– de ces objets de discours singuliers que sont les grammaires de la tradition gréco-latine puis des traditions attachées à la description des vernaculaires qui en sont issues. Cette approche de la notion de règle se situe dans le cadre de ce que l’on pourrait appeler, dans le prolongement des travaux de Sylvain Auroux (1998), l’hypothèse technologique : grammaires, dictionnaires, appareils scolaires, procédures d’apprentissage des langues et d’accès à l’univers de l’écrit… varient dans l’espace et le temps, mais constituent un ensemble de savoirs et de savoir-faire qui se déploient dans une temporalité longue et s’adaptent à des « espaces » culturels et historiques variés. Le terme de « tradition » doit ici être entendu en termes de tradition technique : les descriptions des langues, les théories grammaticales et linguistiques peuvent certainement acquérir une dimension abstraite et spéculative éminente, elles n’en restent pas moins des prothèses de l’expertise humaine qui transforment cette dernière au moins autant qu’elles la reflètent. Dans cette mesure, l’histoire des idées linguistiques fait de la fameuse « fonction métalinguistique » des linguistes, non seulement une propriété des langues et des locuteurs, mais surtout une fonction « externalisée », une réalité empirique à dimension à la fois cognitive, socio-culturelle et politique. Comme les objets techniques de ce qu’on considère comme la culture matérielle, les produits de la grammatisation des langues (listes, paradigmes, grammaires, dictionnaires…) constituent, dans l’ordre des « technologies intellectuelles » des observatoires des langues qui ne font pas que refléter les règles de la communication, mais qui transforment profondément et activement son « écologie ». Toutefois la permanence de ces objets discursifs, au moins dans la tradition gréco-latine puis européenne, ne garantit ni l’identité de leur statut ni celle de leur forme à l’échelle de la longue durée. Plus encore, il n’est pas certain que la prise en compte de la diversité des traditions confirme l’évidence intuitive qui nous sert de point de départ. Des générations de grammairiens sous toutes les latitudes et à toutes les époques ont certes œuvré pour dégager, préciser, simplifier, exposer, illustrer, exemplifier les régularités de la langue, ou de la pratique langagière visée par leurs travaux, mais pour autant écrivent-ils et élaborent-ils des règles ?
responsiblesLazcano