Vers une sémantique discursive : propositions théoriques et méthodologiques (2015)

shared_uid2193
titleVers une sémantique discursive : propositions théoriques et méthodologiques
typeJournée
year2015
start_date2016/02/05
stop_date2016/02/05
schedule09h-18h
activeno
websitewww.risc.cnrs.fr/pdf/2016-02_Journee_ConSciLa_Programme.pdf
summaryPar-delà les divergences de positionnements théoriques qu’on observe dans le paysage actuel de la sémantique, on peut constater qu’un certain nombre de propositions partagent un questionnement commun sur la construction du sens en discours et la part du discours dans l’interprétation : ces approches considèrent le sens comme une réalité multidimensionnelle et reconnaissent à la sémantique un potentiel d’interface (selon l’expression de Rabatel et al. 2015) avec d’autres sous-disciplines de la linguistique. Toutes cherchent à construire, sous des appellations diverses, une sémantique des usages discursifs (Fiala 1994), une analyse du sens social, une lexicologie des usages (Branca-Rosoff 1999, 2001), une sémantique textuelle (Rastier 2001), ou encore une sémantique discursive (voir notamment Siblot 2001, et, plus récemment, Steuckardt 2009, Longhi 2008, Garric 2009, Guérin 2011 ou Veniard 2013) – cette dernière expression, proposée à l’origine par Pêcheux et al. (1990) pour désigner une première théorisation de l’analyse du discours, étant réorientée dans une perspective plus résolument sémantique. Tout en s’inscrivant prioritairement dans le champ de la sémantique, ces approches témoignent d’influences diverses, qu’on peut situer dans les travaux de linguistique du texte, d’analyse du discours, de linguistique de corpus, mais aussi dans les travaux qui assument la prise en compte de la référence, et dont l’arrière-plan épistémologique ne méconnaît pas la part sociale et symbolique du langage dans notre relation au monde et aux autres. Pour reprendre les termes de Paul Siblot (1990), on peut parler d’une « linguistique qui n’a pas peur du réel » (voir aussi Paveau et Rosier 2005). À une question commune, celle de la construction du sens en usage et en discours, ces approches apportent des réponses variées. Néanmoins, elles partagent un certain nombre de pratiques et postulats : • dépasser, dans l’analyse des faits de sens, l’opposition entre « langue » et « discours », au bénéfice d’une articulation dynamique de ces pôles ; • s’appuyer tout à la fois sur les formes et sur les usages, contextualisés et rapportés à des discours et des genres textuels ; • étudier la construction du sens telle qu’elle est instaurée par des unités de rangs différents – mot, syntagme, phrase, séquence textuelle –, et rendre compte de l’interface entre différents niveaux de construction du sens – syntagmatique, textuel, énonciatif, discursif ; • prendre acte de la labilité des phénomènes sémantiques, en accordant une place de choix à la polysémie, à l’ambiguïté, mais aussi au jeu et aux phénomènes de reconfiguration du sens ; • tenir compte de l’influence qu’exercent les valeurs, les croyances, les connaissances partagées dans la construction et l’évolution du sens, et dans l’interprétation ; • décrire la manière dont les usages se fixent, dont des formes émergentes se routinisent pour devenir des ressources partagées. Cette journée d’étude se donne pour objectif de délimiter, voire d’unifier ces approches, et de contribuer à la définition de la spécificité d’un champ d’étude. Il s’agirait de passer d’un intérêt de recherche commun, une sémantique en/dans/par le discours, à un champ de recherche constitué, pour lequel nous proposons l’appellation, non stabilisée et à discuter, de « sémantique discursive ».
responsiblesVeniard