Enjeux théoriques de la recherche sur l'éducation et les savoirs aux Suds : construire les catégories d'analyse (Fédération sciences sociales sud (FS3)) (2018)

shared_uid2765
titleEnjeux théoriques de la recherche sur l'éducation et les savoirs aux Suds : construire les catégories d'analyse (Fédération sciences sociales sud (FS3))
typeJournée
year2018
start_date2018/11/19
stop_date2018/11/19
schedule09h30-16h
activeno
websitehttps://www.vjf.cnrs.fr/sedyl/images/Divers_Doc/2018_11_19_F3S_programme.pdf
summaryLes reconfigurations du champ scolaire et de la production des savoirs informent sur les processus de reproduction et de transformation sociale, sur les rôles et places de l’État, autant que sur les rapports de pouvoir Nords-Suds. L’essor de la privatisation de l’éducation et des écoles confessionnelles ou interculturelles, l’intérêt naissant pour les savoirs autochtones ou la mobilité internationale croissante des étudiant.e.s et des chercheur.e.s – pour ne citer que ces exemples – donnent à voir des transformations essentielles affectant la structuration des sociétés et l'articulation des échelles globales, régionales et locales. Parallèlement, dans le contexte mondial globalisé (re)producteur d'asymétries – entre pays des Suds et des Nords, entre populations « subalternisées » et « élites » – la production, circulation et l’accumulation de savoirs sur l’éducation sont des objets de recherche et des outils pour penser à la fois l’intégration à l'échelle mondiale des Etats-nations et les phénomènes d’inclusion et d’exclusion en leur sein. Pour cette journée, nous souhaitons centrer nos préoccupations sur les perspectives endogènes et l'utilisation des catégories “indigènes”, souvent difficile à mettre au jour en raison du silence des populations concerné.e.s. Des concepts puissants ont néanmoins émergé ces dernières années. Ainsi, le “Buen vivir”, un concept issu de la société “indigène” est actuellement développé comme discours et pratique scolaire en Équateur et en Bolivie. Par ailleurs, des travaux actuels cherchent à porter la notion bantoue d' “ubuntu” dans l'étude de l'école, à travers les langues. Les langues constituent un accès privilégié aux systèmes de représentations et à la logique des cultures ; l'histoire se pose depuis longtemps la question des catégories “indigènes” pour qualifier les réalités politiques avant la colonisation. Pour traiter des questions sur l'éducation, les systèmes scolaires, les acteurs de l'école, les langues et savoirs dans les pays dits des Suds, nous discuterons de la construction des catégories d'analyse. Les courants anglo-saxons, souvent mal accueillis en France, comme les Indigenous Studies et les Subaltern Studies, invitent par exemple à ne pas construire de catégories a priori mais à les faire émerger des situations sociales, évitant ainsi de plaquer des catégories issues de la recherche sur les pays du Nord. Que faire alors de l'intersectionnalité, très présente dans les travaux anglo-saxons, dont certains usages tendent à utiliser des catégories pré-construites ? Nous pourrons également discuter du relatif abandon de la classe sociale, aujourd'hui remplacée par la notion de “niveau de vie”, ou dans des traditions plus anglo-saxonnes par la notion de “race”.
responsiblesLéglise