| shared_uid | 3086 |
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| title | Tangible, intangible, contact (séminaire du COSTECH, EA 2223) |
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| subtitle | Séminaire interdisciplinaire Sciences et technologies cognitives |
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| type | Séminaire |
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| year | 2007 |
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| start_date | 2008/01/28 |
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| stop_date | 2008/02/01 |
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| schedule | 09h30-16h30 |
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| frequency | ponctuel |
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| active | no |
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| website | http://php.mental-works.com/~costech/v2/_upload/fichiers/evenements/phiteco_4_pages.pdf |
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| summary | Quelles constructions techniques et spatiales des contacts sociaux ? Le contact comme rencontre – d’abord tactile et tangible – est maintenant la figure générale des relations sociales dans les réseaux comme dans les territoires de proximité concrète. « On se contacte d’abord par téléphone, mais la décision ne sera prise que plus tard, après avoir pris l’avion et s’être serré la main ». Les contraintes et soutiens des espaces de rencontre corporelle comme des espaces d’interaction médiatisée à distance se configurent suivant les actions et choix techniques des acteurs. Les différents liens que nous tissons dans les communautés de pratique où nous nous engageons semblent ainsi liés aux dispositifs techniques qui servent à nos interactions. Au téléphone ou par mail, dans un couloir ou sur un blog, la façon de nous reconnaître, de nous toucher mutuellement (à la main ou au coeur), de nous supporter ou de nous opposer est à chaque fois constituée par les outils et environnements dans lesquels elle s’inscrit. Au niveau individuel, le terme de « contact » signifierait que le rapport à autrui serait noué par le langage avec le registre du perceptif, et plus précisément du « tact » (comme ouverture sur une extériorité qui est toujours aussi proprioception, auto-affection du sujet). Qu’est-ce que le contact si ce n’est cette expérience particulière que de se sentir en présence mutuelle avec autrui ? Qu’est-ce que chercher le contact, si ce n’est chercher ce qui m’affecte en résistant à mon approche ? Ce qui résiste au toucher – faut-il dire le « tangible » ? Ce qu’on cherche alors, n’est-ce pas, tout simplement, la « présence » - ici la présence d’autrui ? Or nous vivons l’époque du numérique – faut-il dire aussi et plus largement de l’intangible ou encore de l’immatériel ? (Ces différentes notions ne se superposent d’ailleurs pas exactement). Nous vivons l’époque de la présence à distance (mais déjà le téléphone inventa cette présence hors de la vue, la vue déjà plus lointaine que le toucher, le toucher dont on peut demander d’ailleurs si - fantasme d’immédiateté - il n’est en fait pas toujours habité par un écart irréductible…). Si l’usage de « contact » ne retient pas pour trait sémantique constitutif la concrétude du toucher, on peut s’interroger quant à l’utilité, voire l’existence d’un « intact ». En effet, la langue ne se distancie pas d’un emploi étymologique sans que ne varient avec elle l’ensemble des réels qu’elle flèche. Or, au quotidien, les « points de tact » ne font que très rarement l’objet d’une réelle interaction tangible : on reste, presqu’oxymériquement, en « contact distal ». Quelles variations du monde ont permis la non matérialité du tact ? Quelles sont, dans les disciplines croisées des sciences cognitives les réalités que recouvrent les termes et leurs multiplicités ? Qu’en est-il dès lors de ce désir intense qui désire le paradoxe d’un contact à distance ? Le désir d’ « accès » et de « connexion » n’est-il pas un des grands désirs de notre époque ? Poser ces questions, c’est déjà compliquer l’approche dans la dualité moi/toi immédiatement impliquée par la notion de « contact » par la prise en compte de la constitution d’une « communauté dans le contact » : comment être en contact avec plusieurs autres ? Qu’est-ce qu’avoir le contact en commun ? On pense bien sûr aux communautés virtuelles mais aussi, tout aussi bien, à l’effort du design pour faire du lien aux autres au travers de la forme sensible des objets concrets. Pour des millions de consciences partageant l’oeil unique de la caméra au « rendez-vous du 20h. » sur une grande chaîne de télévision, que reste-t-il de contact social ? Mais les nouvelles technologies sont porteuses d’autres espaces de rencontre, chat et forum, espace de jeu ou de débat, qui forgent, ou sont forgés par, de nouvelles identités communautaires. Comment les conférences citoyennes, les débats participatifs, ou toutes les formes de tentatives de démocratie électronique peuvent-elles construire des espaces où chacun pourrait retrouver le sens d’un contact avec le collectif ? Quels rôles jouent respectivement les contacts à distance et les rencontres dans des territoires matériels, structures d’un bâtiment, urbanisme, région, pays,… Comment, les réalités sociales de ce qu’on appelle en économie les intangibles (connaissances, confiances, marques, identités,…) peuvent-elles être en même temps attachées à une localité géographique tout à fait tangible ? ou bien comment peuvent-elles en retour inventer de nouveaux territoires virtuel ? Qu’est-ce qui dans la valeur du contact relève de l’ancrage local, qu’est-ce qui au contraire supporte la délocalisation ? Il nous semble donc urgent de comprendre comment ces outils et espaces transforment, constituent, déforment ou délitent les différents systèmes de relation qui font, ou devraient faire, de nous des êtres sociaux. Et ceci à toutes les échelles depuis la rencontre intime d’un croisement perceptif jusqu’au territoire géographique, par exemple d’un pôle de compétitivité, sachant d’ailleurs que ces niveaux sont certainement indissociables. |
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| responsibles | Rouault |
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