| old_uid | 10700 |
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| title | Y a-t-il une mesure phénoménologique de l’attention ? |
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| start_date | 2012/01/19 |
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| schedule | 18h-20h |
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| online | no |
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| summary | L’introspection expérimentale entre psychologie et philosophie : les Idées directrices…I et son contexte amont en 1904-1905
Mon propos consiste ici à explorer la relation de Husserl à la psychologie introspective en prenant pour axe le thème de l’attention. En situant l'attention comme vécu et comme acte dans la phénoménologie husserlienne, depuis sa marginalité par rapport à d’autres actes méthodiques topiques (intentionnalité, réduction, constitution) en 1913, jusque, à rebours, depuis sa thématisation précoce dans les années 1904-1905 comme acte préférentiel de « remarquer » favorisant la perception, on a pu mettre en évidence son statut d’acte modulateur des autres actes de la conscience, identifié au §92 des Idées directrices…I, et ce, en relation avec un résultat disponible dans la psychologie et les neurosciences contemporaines, qui présentent l’attention comme une modulation des informations. On peut ainsi rendre compte de la relation entre l’attention comme fonction locale et la conscience comme structure globale. Ce faisant, on obtient des résultats descriptifs de type structurel : la structure modulatoire des informations ou des données, la fonction de favorisation/d’accentuation d’un autre acte, la force attentionnelle en jeu dès les mécanismes inconscients, indépendamment de la conscience explicite du sujet. On se situe alors dans le cadre d’une méthodologie « en troisième personne », commune à la phénoménologie husserlienne, qui œuvre à dégager a priori (hors observation empirique) des traits structurels de type eidétique, et aux neurosciences, qui usent de catégories génériques « moyennées », dégagées elles aussi de façon structurelle (quoique sur un mode inférentiel non apriorique), et ce, à même des expérimentations opérées depuis la dynamique cérébrale subconsciente du sujet.
Dès lors, la question du rapport de la phénoménologie husserlienne à l’empirique « expérientiel », à savoir sa situation parmi les données et méthodes expérimentales expérientielles globalement introspectives est laissée dans l'ombre, en vertu de sa position philosophique critique par rapport à l’empirisme atomiste et associationniste et de sa revendication corrélative d’une démarche transcendantale a priori. Je voudrais ici, dans le cadre de cette contribution, revenir sur une telle relation, et l’explorer en m’intéressant d’une part au réseau des références explicites ou implicites disponibles dans les Idées directrices…I, concernant l’attention, aux psychologies de l’époque, d’autre part à la relation qu’entretient Husserl avec l'expérience de l'attention elle-même.
C'est pourquoi, finalement, de manière à identifier la teneur proprement expérientielle de la phénoménologie de Husserl, je m'intéresserai au « gond » sur lequel tourne la pratique de la phénoménologie : l’opérateur attentionnel, qui pose le regard sur un plan, l’identifie comme tel, traverse tous les plans pour les ordonner les uns aux autres, fournit un relief détaillé et fouillé de la vie de la conscience en relation. L’iceberg émergé qu’est le §92, mini-précis de phénoménologie de l’attention, fournit à mon sens un point de repère décisif pour se rendre à son tour attentif à tous les moments où l’attention est mobilisée parfois en passant, parfois sur un mode strictement opératoire : il oriente le regard du lecteur vers le plan procédural de l’analyse plutôt que vers son plan doctrinal. Or, il court dans tout le parcours, opérateur-clé du discernement expérientiel et descriptif (§116), et entre à ce propos en relation récurrente de contraste différentiel avec l’activité réflexive, laquelle reste un acte intentionnel parmi d’autres, que l’on peut appréhender comme une pratique, mais qui en rien ne joue le rôle, à mon sens, d’un opérateur de la pratique elle-même. |
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| responsibles | Niveleau |
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